Conduite a tenir en cas d’accident avec risque d’exposition au sang
Une conduite à tenir doit être définie dès l’instant qu’il existe un risque d’accident d’ exposition au sang. Un protocole doit être affiché et porté à la connaissance des salariés exposés. La responsabilité de ce dispositif incombe à l’employeur comme le souligne l’arrêté du 10 juillet 2013 qui transpose des directives européennes relatives aux accidents d’exposition au sang.
Organisation de la prise en charge après accident d’exposition au sang, AES et information sur la conduite à tenir selon l’arrêté du 10 juillet 2013
Conduite a tenir en cas d’accident avec exposition au sang
Circulaire interministérielle du 13 mars 2008
Organisation de la prise en charge après accident d’exposition au sang, AES et information sur la conduite à tenir selon l’arrêté du 10 juillet 2013
L‘arrêté du 10 juillet 2013 transpose des directives européennes. Il précise entre autre le dispositif de prise en charge après AES qui doit être mis en place par l’employeur et porté à la connaissance de tous les salariés, dès l’instant qu’il existe un risque d’exposition au sang.
Un dispositif de prise en charge des personnels victimes d’AES, permettant un éventuel traitement prophylactique dans les meilleurs délais, et un suivi médical adapté, doit être organisé dans tous les établissements, 24 heures sur 24.
La conduite à tenir pratique pour la prise en charge après accident d’exposition au sang doit être affichée dans tous les services.
La responsabilité de ce dispositif incombe au chef d’établissement. Il prendra conseil auprès du médecin du travail et des instances concernées (CLIN, CHSCT…).
- Conduite à tenir immédiate en cas d’exposition au sang :
- Piqûre, coupure, ou contact direct sur peau lésée
- ne pas faire saigner ;
- nettoyer immédiatement la zone cutanée lésée à l’eau et au savon puis rincer ;
- puis désinfecter pendant au moins cinq minutes avec un dérivé chloré (Dakin ou eau de Javel à 2,6 % de chlore actif diluée au 1/5), ou à défaut polyvidone iodée en solution dermique ou alcool à 70°.
- Projection sur muqueuses et en particulier les yeux :
- rincer abondamment au sérum physiologique ou à l’eau (au moins cinq minutes).
- Piqûre, coupure, ou contact direct sur peau lésée
- Evaluation du risque après AES et prophylaxie postexposition.
- Un avis médical est indispensable le plus précocement possible, au mieux dans les quatre heures, pour évaluer l’importance du risque infectieux notamment VIH, VHB et VHC et, si besoin, initier rapidement un traitement prophylactique.
- Une recherche du statut sérologique du patient source (notamment vis-à-vis du VIH par test rapide) avec l’accord du patient doit être possible en urgence.
- Dans les établissements ne disposant pas des ressources nécessaires en interne (médecin référent présent sur place, service d’urgences fonctionnant 24 h/24…), des dispositions doivent être prises pour que le personnel puisse bénéficier de cette évaluation du risque et si besoin d’un traitement prophylactique, au mieux dans les quatre heures : les consignes doivent comporter les coordonnées du service d’urgence le plus proche, la conduite à tenir, y compris la procédure permettant de quitter l’établissement au cours du poste (autorisation administrative, relais par un autre soignant afin que la continuité des soins soit assurée…).
- La coordination entre le médecin prenant en charge la personne blessée, celui du patient-source et celui chargé du suivi est essentielle pour apporter à la victime d’un AES le plus de sécurité et le meilleur soutien possibles.
- Déclaration de l’accident :
- L’employeur rappelle au travailleur que la déclaration de l’accident de travail doit être effectuée dans les meilleurs délais car elle est indispensable à la garantie les droits de la victime.
- Suivi médical et biologique :
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- Les personnes accidentées doivent ensuite pouvoir bénéficier d’un suivi adapté en fonction du risque évalué afin de dépister une contamination (suivi sérologique…) et de repérer d’éventuels effets secondaires en cas de traitement postexposition.
Il est recommandé de déclarer à l’Institut de veille sanitaire les contaminations dépistées lors du suivi.
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Conduite a tenir en cas d’accident avec exposition au sang
Premiers soins à réaliser immédiatement en cas d’exposition au sang
- En cas de piqûre, blessure, contact avec une peau lésée :
- stopper l’activité en cours, laisser saigner, nettoyer à l’eau et au savon, rincer abondamment, sécher;
- réaliser l’antisepsie de la plaie par trempage 10 minutes dans du Dakin, ou alcool à 70°;
- en cas de projection sur les muqueuses ou l’œil, rincer abondamment à l’eau ou au sérum physiologique durant 10 minutes.
Rechercher activement le statut sérologique de la personne source
Les tests suivants devront être réalisés :
- tests rapides de dépistage du VIH;
- sérologie VIH;
- sérologie VHC;
- sérologie VHB complète si la personne source n’est pas vaccinée.
Si la personne source est porteur du VIH, avec son accord, contacter son médecin pour adapter le traitement post-exposition (TPE) de la personne exposée, si nécessaire.
Accident d’exposition au sang : peut-on réaliser un dépistage du VIH en l’absence de consentement du patient source ?
Contacter immédiatement un médecin référent pour la prophylaxie du sida
Donner les éléments suivants au médecin référent afin qu’il évalue le risque infectieux :
- type d’exposition;
- profondeur de la blessure;
- type d’aiguille ou de matériel en cause;
- nature du liquide biologique;
- statut sérologique et clinique du patient source.
Un traitement prophylactique pourra être proposé à la victime, il devra être débuté dans les heures qui suivent l’accident : au mieux dans les 4 heures suivant l’exposition et jusqu’à 48 heures.
Déclarer l’accident du travail
Déclarer l’accident du travail, au plus tard dans les 24h à l’ employeur (si c’est une entreprise privée) : l’ employeur transmettra alors sous 48h la déclaration d’accident du travail à la CPAM = Caisse primaire d’assurance maladie, du lieu de résidence du salarié.
Dans les établissements publics, l’accident doit être déclaré dans les 48 heures.
Faire établir impérativement le certificat médical initial
Par un médecin, afin d’obtenir la prise en charge au titre d’un accident du travail.
Accident du travail dans la fonction publique hospitalière.
Contacter le médecin du travail
Pour mise en place du suivi clinique et réalisation des examens biologiques (sérologies) adaptés.
Circulaire interministérielle du 13 mars 2008
La Circulaire VIH du 13_mars_2008, circulaire interministérielle N° DGS/R12/DHOS/DGT/DSS/2008/91 du 13 mars 2008 est relative aux recommandations de prise en charge des personnes exposées à un risque de transmission du virus de l’immunodéficience humaine.
Vous pouvez lire également les articles suivants :
- Accident d’exposition au sang : l’arrêté du 10 juillet 2013 prend en compte les dispositions européennes
- Définition d’un accident d’exposition au sang AES
- Examens biologiques et suivi à réaliser chez une victime d’accident d’exposition au sang
- Prévention des accidents d’exposition au sang
- Indication d’un traitement post-exposition après un accident d’exposition au sang
- Traitement post exposition, TPE
- Matériovigilance
- Déchets d’activité de soins à risque infectieux
- Ce sont les infirmiers de bloc qui sont le plus souvent victimes d’accidents d’exposition au sang.
- Prévention des AES au bloc : ISIGRIP, un dispositif ingénieux mis au point par un infirmier
- Accident du travail et risque de contamination par le virus du SIDA
- Accident d’exposition au sang : peut-on réaliser un dépistage du VIH en l’absence de consentement du patient source ?
- Vaccination hépatite B des professionnels de santé : nouvelles conditions d’immunisation.
- Vaccinations obligatoires pour le personnel de soins et de laboratoire
Sites Internet conseillés :
- COREVIH Lyon 2014 : Prise en charge des accidents d’exposition au virus chez l’adulte et l’enfant
- Base de données de l’INRS : exposition fortuite à un agent infectieux, conduite à tenir en milieu de travail
- Site de matériovigilance
- Site du GERES : Groupe d’études sur le risque d’exposition des soignants aux agents infectieux
Nous pouvons désormais apporter une réponse efficace aux risques d’A.E.S au Bloc opératoire pour l’équipe soignante. ISIGRIP est un support de classement et de stockage de chutes de sutures chirurgicales.
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Doc et Photos:
isinov@orange.fr
J’ai du mal avec l’expression: « stopper l’activité en cours ». Si c’est un médecin en train de coudre ou en train de faire une interv chirurgicale, ou une IBODE qui aide le médecin…ils laissent tout et ils partent appliquer la procédure. J’ai cherché cette expression dans la loi, RAISIN, CCLIN et je ne la retrouve pas. Est ce que quelqu’un peut m’envoyer des références? En vous remerciant par avance!
Stopper l’activité en cours signifie effectivement arrêter ce que l’on est en train de faire…C’est souvent ce qui fait que la procédure est appliquée avec retard parce qu’il n’est pas toujours possible de se faire remplacer…