Ce sont les infirmiers de bloc opératoire qui sont le plus souvent victimes d’accidents d’exposition au sang !

Les infirmières de bloc opératoire sont les premières victimes des accidents d’exposition au sang, selon le rapport annuel 2010 du réseau de surveillance des accidents d’exposition au sang, AES, pour la région Sud-Est de la France. Le CCLIN Sud-Est collige chaque années les données pour les accidents d’exposition au sang.

Surveillance des accidents d’exposition au sang grâce au réseau AES-RAISIN
En 2010, 220 établissements de soins du Sud-Est de la France ont participé à l’enquête du CCLIN Sud-Est
Taux d’AES  pour la région  Sud-Est de la France
Ce sont les aiguilles à gaz du sang qui sont le plus souvent en cause dans les accidents d’exposition au sang
Le taux d’AES est  très inférieur dès l’instant que le matériel non sécurisé est remplacé par du matériel sécurisé
Ce sont les infirmiers de bloc opératoire, IBODE,qui sont le plus souvent victimes d’AES
L’AES résulte surtout de la manipulation d’aiguilles, d’instruments souillés
Protections employées par les personnes victimes d’accident d’exposition au sang
Près de 90 % des accidentés ont réalisé un lavage immédiat de leur plaie

Surveillance des accidents d’exposition au sang grâce au réseau AES-RAISIN

Les CCLIN, Centre de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales, participent au réseau national de surveillance des AES, en coordination avec l’INVS pour constituer le réseau AES-RAISIN, Réseau d’alerte d’investigation et de surveillance des infections nosocomiales.

Par conséquent, tous les ans, le CCLIN Sud-Est , Centre de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales, propose aux établissements de soins du Sud-Est de la France qui le souhaitent, qu’ils soient   publics ou privés, de participer à cette enquête en collaboration avec les médecins du travail.
Les données du Sud-Est sont ensuite comparées à celles d’autres inter-régions. Le CCLIN Sud-Est a publié récemment son rapport pour ‘année 2010

Le réseau RAISIN publiait également chaque année un rapport qui reprenait l’ensemble des données nationales, ce réseau RAISIN a cessé en 2016.

La fiche de recueil des données de l’AES pour le Sud-Est correspond à la méthodologie nationale de surveillance des AES,
elle est très proche de la fiche de recueil des données utilisée par le GERES, Groupe d’études sur le risque d’exposition des soignants aux agents infectieux.

En 2010, 220 établissements de soins du Sud-Est de la France ont participé à l’enquête du CCLIN Sud-Est

220 établissements ont participé à cette enquête, entre le 1 janvier et le 31 décembre 2010, ce qui représente 3 798 AES, Accidents d’exposition au sang.
A noter que plusieurs grands centres hospitaliers ne participent pas à cette enquête, par exemple les HCL de Lyon qui ont leur propre réseau de surveillance des accidents d’exposition au sang.

Taux d’AES  pour la région  Sud-Est de la France

  •  Taux moyen pour 100 lits : 6,38% ( 3 700 / 57 988)
  • Taux moyen pour 100 admissions :  0,11% ( 3 657/ 3 308 838)
  • Taux moyen pour 1 000 journées d’hospitalisation : 0,24 pour 1 000 ( 3 658/15 563 168

Si l’on observe le taux d’AES pour 100 lits par type d’établissement, c’est dans les centres anti cancéreux que le taux d’AES pour 100 lits est le plus élevé.

Ce sont les aiguilles à gaz du sang qui sont le plus souvent en cause dans les accidents d’exposition au sang

 Taux d’AES pour 10 000 matériels commandés par type de dispositif médical :

  • Aiguilles à gaz du sang ou injection :
    • Non sécurisées taux 3,07
    • Sécurisées : 1,04
  • Aiguilles pour chambre implantable
    • Non sécurisées : 2,48
    • De sécurité : 0,71
  • Seringues pré remplies d’héparine :
    • Non sécurisées : 0,73
    • De sécurité : 0,05
  • Stylo à insuline :
    • Non sécurisés : 1,66
    • De sécurité : 0,48

Le taux d’AES est  très inférieur dès l’instant que le matériel non sécurisé est remplacé par du matériel sécurisé

 Les seringues de sécurité pré remplies d’héparine présentent un risque d’AES 16,7 fois moindre par rapport aux seringues non sécurisées.

L’utilisation d’aiguilles de sécurité à gaz du sang ou à injection permet de réduire le risque d’AES par 2,94
L’utilisation de cathéters périphériques de sécurité permet de réduire le risque d’AES par 1,64.

Ce sont les infirmiers de bloc opératoire, IBODE,qui sont le plus souvent victimes d’AES

Taux d’AES pour 100 équivalents temps plein par catégorie professionnelle :

  • IBODE : 18,53
  • Interne : 9,9
  • Sages-femmes :  7,46
  • Chirurgiens : 6,59
  • Médecins :  6,16
  • Infirmiers :  6
  • Dentistes : 6,75

L’AES résulte surtout de la manipulation d’aiguilles, d’instruments souillés

 Mécanismes en cause lors des AES

En manipulant une aiguille  :  39,2 %
En manipulant des instruments souillés :  21,9 %
Autres mécanismes, projection, contact avec peau lésée/muqueuse,  morsure, griffure, inconnu : 21,3 %
En manipulant les conteneurs à OPCT : 6,9 %
En manipulant une lame : 5,3 %
En manipulant une seringue 2,9 %

Nature de l’exposition : en % des AES déclarés

  • Piqûres : 67 % des AES déclarés,
    • superficielles 39,8 %
    • profondes 19,5%
  • Projections 19,3 % des AES déclarés
    • Yeux : 11,5 %
    • Peau lésée  4,3 %
    • Visage 2,5 %
  • Coupures 10,2 % des AES déclarés
    • Superficielles 6,2%
    • Profondes 2,7  %

Tâches en cause dans les AES en % d’AES recensés

  • Injections : 19,1 %
  • Chirurgie 17,7 %
  • Prélèvements 16,9 %
  • Hors de contact direct avec le malade : 13,5 %
  • Perfusions 10,7 %
  • Nursing hygiène : 9,7 %
  • Autres soins : 7,8 %
  • Recherche 1,1 %
  • Procédures médico-techniques 0,4 %

Protections employées par les personnes victimes d’accident d’exposition au sang

 Le port de gants augmente et avoisine 70%, par contre il y a peu d’évolution pour le conteneur OPCT (objets piquants, coupants ou tranchants) qui doit être à portée de main et non dans le couloir afin de limiter le nombre d’accidents d’exposition au sang.

Près de 90 % des accidentés ont réalisé un lavage immédiat de leur plaie

Près de 90 % des accidentés ont réalisé un lavage immédiat de leur plaie puis ont appliqué un antiseptique.

Une prophylaxie, c’est à dire un traitement post-exposition,  a été prescrite à 3,2 % des accidentés

Ce rapport 2010 pour la région Sud-Est de la France conclut que les accidents par piqure et coupures diminuent au fil des années mais ceux par projection augmentent.
Les dispositifs médicaux de sécurité permettent de façon quasi-systématique une diminution du risque d’AES mais le respect des précautions standard tend malheureusement à stagner avec le temps .

L’objectif quantitatif national à atteindre est une diminution d’un quart du taux d’AES pour 100 lits par type d’établissement d’ici 2012 ( calculé à partir des données AES RAISIN).

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