Sélection d’indicateurs pour les risques psychosociaux

Les risques psychosociaux se définissent comme les risques pour la santé mentale mais également physique créée au moins en partie par le travail à travers des mécanismes sociaux et psychiques. Un rapport publié en décembre 2010 fait référence à plusieurs études réalisées récemment et propose une sélection provisoire d’indicateurs pour les risques psychosociaux.

Etudes ayant utilisé ces indicateurs
6 catégories de risques psychosociaux sont définis

Etudes ayant utilisé ces indicateurs

  • Enquête sur les conditions de travail
    CT 2005
  • Enquête surveillance médicale des risques (Sumer) 2003
    SUMER 2003
  • Enquête changement organisationnel et informatisation
    COI 2007
  • Enquête santé et itinéraire professionnel
    SIP en 2007

6 catégories de risques psychosociaux sont définis

Définition de 6 catégories de risques psychosociaux

Exigences du travail

  • Quantité de travail :
    23% des actifs considèrent qu’on leur demande souvent ou toujours une quantité de travail excessive ( selon l’enquête SIP de 2007, santé et itinéraires professionnels).
  • Pression temporelle au travail, devoir travailler trop vite :
    49% des actifs estiment qu’ils doivent souvent ou toujours se dépêcher dans leur travail
    23% qu’ils doivent souvent interrompre leur tâche pour une autre non prévue ( selon l’enquête sur les conditions de travail de 2005).
  • Complexité du travail :
    selon ‘enquête SIP, 45% des actifs occupés doivent souvent ou toujours penser à trop de choses à la fois.
  • Difficultés de conciliation entre vie professionnelle et vie familiale :
    11% des actifs occupés ont souvent ou toujours des difficultés à concilier travail et obligations familiales ( enquête SIP 2007).

Globalement les exigences pyschosociales au travail sont plus importantes pour les salariés qualifiés, même si les ouvriers sont plus contraints dans leur rythme de travail.

Exigences émotionnelles
Elles peuvent être fortes dans des relations de service ( les hôtesses de l’air, les infirmières doivent toujours avoir l’air calme pour rassurer les passagers, les patients).

70% des actifs déclarent travailler en contact direct avec le public ( enquête conditions de travail 2007).

Le contact direct avec le public n’est pas toujours source de risque psychosocial.Devoir cacher ses émotions fait partie des exigences émotionnelles de même qu’avoir peur dans son travail, peur d’un accident matériel, d’une agression physique, d’une violence morale.

Autonomie, marge de manoeuvre
Manque de marges de manoeuvre, faible autonomie.
Les travaux de Karasek ont montré que la combinaison d’une forte demande psychologique et d’une faible latitude décisionnelle définit une situation à risque, le job strain.
Questionnaire de Karasek

20% des actifs occupés estiment avoir souvent ou toujours très peu de liberté pour décider comment faire leur travail, 38% déclarent ne pas pouvoir interrompre leur travail quand ils le souhaitent.

Des troubles psychiques peuvent également être engendrés par la monotonie ou l’ennui excessif, il est important de pouvoir employer et développer ses compétences. Pouvoir donner son avis et exprimer ses attentes sur l’organisation de son travail peut préserver voire favoriser la santé.

Enquête changement organisationnel et informatisation (COI) de 2007 : 67% des salariés du secteur concurrentiel n’ont pas été consultés lors de la mise en place de changements organisationnels ou technologiques.

Rapports sociaux au travail, relations de travail

Ils sont analysés à partir de 4 dimensions :

  • coopération et soutien social de la part des collègues et de la hiérarchie,
  • violence au travail ( mise en situation d’agression, de mépris),
  • reconnaissance au travail, et sentiment d’utilité du travail effectué,
  • qualité du management : le manque de clarté du management est source d’incertitude.

Un salarié sur 3 estime qu’on ne lui explique pas clairement ce qu’il a à faire dans son travail ( enquête COI 2007). mais ce manque de clarté peut également être interprété comme un indice d’autonomie au travail.
Un actif sur trois estime que son travail est parfois ou jamais reconnu à sa juste valeur.

Conflits de valeurs, parfois nommés « impératifs dissonants »

Ces conflits renvoient à l’état de mal-être ressenti par un travailleur lorsque ce qu’on lui demande de faire est en opposition avec ses normes professionnelles, sociales ou subjectives ( en raison du travail à réaliser, ou du temps, ou des moyens dont il dispose).

Certaines situations de travail donnent lieu à des conflits éthiques entre les exigences du travail et les valeurs personnelles ou professionnelles.

Insécurité socio-économique

L‘insécurité de l’emploi est un facteur de risque pour la santé puisqu’elle réduit le sentiment de maitrise de la situation et le sentiment d’estime de soi. Emplois précaires, restructurations d’entreprises augmentent ce sentiment.
En 2007, 23 % des actifs occupés déclaraient travailler toujours, souvent ou parfois avec la peur de perdre leur emploi.

Il ressort des enquêtes réalisées que les professions les plus qualifiées sont confrontées à des exigences pyschociales au travail relativement élevées, à des conflits de valeur plus fréquents, mais elles sont moins exposées au manque de marge de manoeuvre, de soutien social ou de sécurité économique que les professions moins qualifiées. Les femmes sont plus exposées que les hommes au manque de marge de manoeuvre, de soutien social, de reconnaissance au travail.

Cette sélection d’indicateurs proposés pour les risques psychosociaux n’est que provisoire.



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