Echelle d’évaluation globale du fonctionnement d’un individu, EGF : une aide pour évaluer l’IPP des pathologies psychiques
L’échelle d’évaluation globale du fonctionnement, EGF, est une échelle numérique du DSM IV qui va de 0 à 100, utilisée en psychiatrie pour évaluer le fonctionnement psychologique, social et professionnel d’un individu. Cette échelle peut également être utilisée à titre indicatif par les médecins conseils pour évaluer l’IPP, incapacité permanente partielle dans les dossiers de demande de reconnaissance d’une pathologie psychique au titre des maladies professionnelles : en effet, actuellement il n’existe pas de tableau de maladie professionnelle pour les pathologies psychiques en lien avec le travail, les dossiers des assurés sont transmis au CRRMP, Comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles, seulement si l‘IPP est supérieure ou égale à 25%. Les médecins conseils doivent donc fixer ces taux d’IPP, ils peuvent s’aider de l’échelle EGF, à titre indicatif pour l’évaluer, comme le précise la Lettre réseau LR-DRP-1/2013 adressée aux médecins conseils : affections psychiques entraînant une IPP prévisible supérieure ou égale à 25%. Cette lettre liste des recommandations pour l’instruction des demandes de reconnaissance des pathologies psychiques au titre de l‘article L 461-1 4ème alinéa du code de Sécurité sociale.
Méthode préconisée pour utiliser l’échelle EGF, Echelle d’évaluation globale du fonctionnement
10 niveaux sur l’échelle EGF, Echelle d’évaluation globale du fonctionnement
Echelle EGF : GAF, Global assessment of functioning
Cette échelle EGF est la traduction de GAF, Global Assessment of Functioning
Cette échelle se divise en 10 niveaux de fonctionnement : coter l’EGF revient à choisir le niveau qui reflète le mieux le niveau de fonctionnement de l’individu.
Chacun des 10 niveaux de l’échelle EGF a 2 composantes :
- la gravité symptomatique,
- le fonctionnement.
S’il y a une discordance entre les 2, la cotation doit refléter l’atteinte la plus grave des 2 secteurs.
La cotation se rapporte au niveau de fonctionnement à l’époque actuelle. La cotation peut se faire selon le niveau de fonctionnement le plus bas de la semaine, pour tenir compte de la variabilité du fonctionnement suivant les jours.
Dès lors que le score à l’EGF est inférieur à 60, les médecins conseil considèrent que l’IP, incapacité permanente est au moins égale à 25 %, le dossier de reconnaissance de maladie professionnelle est alors transmis au CRRMP.
Méthode préconisée pour utiliser l’échelle EGF, Echelle d’évaluation globale du fonctionnement
Cette échelle permet d’évaluer le fonctionnement psychologique, social et professionnel sur un continuum hypothétique allant de la santé mentale à la maladie. Ne pas tenir compte d’une altération du fonctionnement due à des facteurs limitants d’ordre physique ou environnemental.
Pour évaluer le fonctionnement d’un individu, il faut commencer par le niveau le plus élevé de l’échelle, évaluer chaque tranche de notes en demandant si soit la sévérité des symptômes du sujet, soit son niveau de fonctionnement est inférieur à ce qui est précisé pour la tranche considérée.
Il faut ensuite poursuivre la lecture de l’échelle en la descendant jusqu’à atteindre le niveau qui reflète le mieux le fonctionnement de l’individu.
Il est conseillé de vérifier ensuite la tranche inférieure pour s’assurer que l’on ne s’est pas arrêté prématurément sur l’échelle EGF. Choisir enfin la note exacte dans la tranche de 10 retenue, établir si le sujet fonctionne au plafond ou bien au plancher de la zone des 10 points.
10 niveaux sur l’échelle d’évaluation globale du fonctionnement
10 niveaux sur l’échelle EGF, Echelle d’évaluation globale du fonctionnement
100-91
Niveau supérieur de fonctionnement dans une grande variété d’activités.
N’est jamais débordé par les problèmes rencontrés. Est recherché par autrui en raison de ses nombreuses qualités. Absence de symptômes.
90-81
Symptômes absents ou minimes
(par exemple, anxiété légère avant un examen), fonctionnement satisfaisant dans tous les domaines, intéressé et impliqué dans une grande variété d’activités, socialement efficace, en général satisfait de la vie, pas plus de problèmes ou de préoccupations que les soucis de tous les jours (p.ex., conflit occasionnel avec des membres de la famille).
80-71
Si des symptômes sont présents, ils sont transitoires et il s’agit de réactions prévisibles à des facteurs de stress
(par exemple, des difficultés de concentration après une dispute familiale) ; pas plus qu’une altération légère du fonctionnement social, professionnel ou scolaire (p. ex., retard temporaire du travail scolaire).
70-61
Quelques symptômes légers
(par exemple, humeur dépressive et insomnie légère) ou une certaine difficulté dans le fonctionnement social, professionnel ou scolaire
(par exemple, école buissonnière épisodique ou vol en famille) mais fonctionne assez bien de façon générale et entretient plusieurs relations interpersonnelles positives.
60-51
Symptômes d’intensité moyenne
(par exemple, émoussement affectif, prolixité circonlocutoire, attaques de panique épisodiques) ou difficultés d’intensité moyenne dans le fonctionnement social, professionnel ou scolaire (par exemple, peu d’amis, conflits avec les camarades de classe ou les collègues de travail).
50-41
Symptômes importants
(par exemple, idéation suicidaire, rituels obsessionnels sévères, vols répétés dans les grands magasins) ou altération importante du fonctionnement social, professionnel ou scolaire (par exemple, absence d’amis, incapacité à garder un emploi).
40-31
Existence d’une certaine altération du sens de la réalité ou de la communication
(par exemple, discours par moments illogique, obscur ou inadapté) ou déficience majeure dans plusieurs domaines, p. ex., le travail, l’école, les relations familiales, le jugement, la pensée ou l’humeur (par exemple, un homme déprimé évite ses amis, néglige sa famille et est incapable de travailler ; un enfant bat fréquemment des enfants plus jeunes que lui, se montre provocant à la maison et échoue à l’école).
30-21
Le comportement est notablement influencé par des idées délirantes ou des hallucinations ou troubles graves de la communication ou du jugement
(par exemple, parfois incohérent, actes grossièrement inadaptés, préoccupation suicidaire) ou incapable de fonctionner dans presque tous les domaines (par exemple, reste au lit toute la journée, absence de travail, de foyer ou d’amis).
20-11
Existence d’un certain danger d’auto ou d’hétéro-agression
(par exemple, tentative de suicide sans attente précise de la mort, violence fréquente, excitation maniaque) ou incapacité temporaire à maintenir une hygiène corporelle minimale (par exemple, se barbouille d’excréments) ou altération massive de la communication (p. ex., incohérence indiscutable ou mutisme)
10-1
Danger persistant d’auto ou d’hétéro-agression grave
(par exemple, accès répétés de violence) ou incapacité durable à maintenir une hygiène corporelle minimale ou geste suicidaire avec attente précise de la mort.
0
Information inadéquate.
Il nous semble intéressant de connaître les différents critères utilisés par les médecins conseil pour reconnaître les pathologies psychiques au titre des maladies professionnelles.
Pour mémoire, dans la lettre réseau, 3 types de troubles psychiques graves sont susceptibles d’être liés au travail : état de stress post-traumatique, troubles dépressifs, troubles anxieux. Sachant qu’il n’existe pas de tableau de maladie professionnelle pour les pathologies psychiques provoquées par le travail, les dossiers sont transmis au CRRMP si l’IPP prévisible est supérieure ou égale à 25%. Les médecins conseils doivent donc fixer ces taux d’IPP, ils peuvent s’aider de l’échelle EGF, à titre indicatif pour évaluer l’IPP, c’est à dire les séquelles de la pathologie psychique. Lorsque le score à l’EGF est inférieur à 60, l’IPP est généralement supérieure à 25%. Désormais, les médecins n’attendent pas que la pathologie soit stabilisée pour évaluer l’IPP, ils fixent une IPP prévisible et transmettent au CRRMP les dossiers dans lesquels l’IPP est supérieure à 25%.
Vous pouvez lire également les articles suivants :
- Echelle de dépression MADRS, Montgomery and Asberg depression rating Scale
- Echelle d’anxiété de COVI
- Mesure du déséquilibre efforts/récompenses : questionnaire de Siegrist
- Mesure du stress professionnel : questionnaire de Karasek
- Dépistage d’un état anxieux : échelle had
- Dépistage d’un état dépressif : échelle had
- Test d’inventaire de Burn Out de Maslach pour diagnostiquer un épuisement professionnel
- IPP : rente d’incapacité permanente partielle
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Sites Internet conseillés :
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