Traque furtive ou stalking : nouvelle forme de harcèlement
Dans 10% des cas cette nouvelle forme de harcèlement survient sur le lieu de travail. Alors que le harcèlement moral et le harcèlement sexuel sont punis par la loi française, il n’existe actuellement aucune législation en matière de stalking en France, contrairement à de nombreux autres pays.
Définition de la traque furtive ou stalking
Divers types de comportement peuvent prendre la forme de traque furtive
90 % des harceleurs, ou stalkers présentent des troubles de la personnalité
Prise en charge du harceleur, de la victime
Reconnaître le stalking
Définition de la traque furtive ou stalking
La traque furtive, désignée sous le terme de « stalking » par les anglos-saxons est une forme particulière de harcèlement qui a été décrite dans les années 1980 pour décrire les conduites harcelantes de certains admirateurs envers des stars.
Il s’est ensuite étendu dans le domaine privé.
La traque furtive est décrite comme « la poursuite et le harcèlement répétés, obstinés et malveillants d’une personne par une autre personne de manière à menacer sa sécurité »
La définition est variable suivant les études mais il existe des points communs entre les diverses définitions utilisées : une victime est présente, ainsi qu’un persécuteur ( un harceleur) dont les conduites se manifestent sous la forme d’intrusions répétitives et non sollicitées de la part du harceleur dans la sphère privée de la victime. Il y a un sentiment de crainte et d’insécurité chez la victime.
Divers types de comportement peuvent prendre la forme de traque furtive
Ce comportement se caractérise par des appels téléphoniques, des SMS, des mails, des courriers, des tentatives répétées de prises de contact dans des lieux publics, une surveillance ( au domicile ou sur le lieu de travail), une filature de la victime, l’envoi de fleurs, de cadeaux, non sollicités, etc
Le plus souvent le harceleur est un ancien partenaire de la victime, mais le stalker peut également être un collègue de travail, un supérieur hiérarchique, un employé, un contact professionnel ( les psychiatres sont particulièrement à risque d’être victimes de stalking).
Au cours d’une vie, 12 à 16% des femmes sont victimes de stalking et 4 à 7% des hommes.
90 % des harceleurs, ou stalkers présentent des troubles de la personnalité
Ce sont des troubles de l’axe I ou II de la classification DSM IV.
- Les troubles de l’axe I les plus fréquents sont des troubles psychotiques ( schizophrènie avec des idées délirantes à thème érotomaniaque), des troubles de l’humeur, un abus ou dépendance à une substance
- Les troubles de l’axe II correspondent à des troubles de la personnalité, principalement des personnalités borderline, narcissique, antisociale.
- Troubles de la personnalité
Il y a toujours un retentissement très important de la traque furtive sur la victime puisqu’elle doit changer son style de vie, s’isoler, prendre des mesures de sécurité renforcée, modifier ou arrêter son travail.
La victime devient anxieuse, présente des troubles du sommeil, perd l’appétit. Les victimes de stalking sont plus à risque de développer un épisode dépressif majeur, de consommer davantage de psychotropes que la population générale. Un tiers des victime développe un stress post-traumatique.
Prise en charge du harceleur, de la victime
Stalker
Il n’y a pas de consensus actuellement pour la prise en charge des sujets stalkers. En présence de troubles de l’axe I ou II, un prise en charge psychiatrique est précnisée.
Les stalkers qui présentent des troubles de la personnalité seraient les plus suceptibles de bénéficier d’un psychothérapie, mais ils sont rarement volontaires.
Victime
La prise en charge de la victime doit être pluridisciplinaire. Il n’y a pas de consensus actuellement. Il faut éviter tout contact direct avec le harceleur.
Les troubles psychiatriques secondaires au stalking doivent être pris en charge.
Reconnaître le stalking
Il est important de reconnaître le stalking car il y a beaucoup de troubles mentaux chez les stalkers et un retentissement psychologique important chez les victimes.
Diverses formes de harcèlement sont susceptibles de survenir sur les lieux de travail :
- harcèlement moral
- harcèlement sexuel
- stalking : 10% des cas de stalking se produisent sur le lieu de travail, ce sont plus souvent les femmes qui sont harcelantes dans ce cadre là.
La France n’a pas légiféré sur le stalking, seuls le harcèlement moral, le harcèlement sexuel sont actuellement reconnus au niveau du droit pénal.
De nombreux pays ont adopté une législation spécifique :
Australie, Etats-Unis, Belgique, Royaume Uni, Allemagne et récemment le Luxembourg
Ces informations ont été recueillies à l’occasion de la session psychiatrie qui s’est déroulée lors des Entretiens de Bichat à Paris le 2 octobre 2010.
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