Radioprotection

Radioprotection : comme pour toute exposition à un agent cancérogène, l’employeur doit mettre en place des mesures de prévention spécifiques pour les salariés exposés aux rayonnements ionisants.

Protection collective
Protections individuelles
Surveillance individuelle de l’exposition par dosimétrie
Respecter 3 règles de base s’il existe un risque d’exposition externe
Respecter 3 règles de base s’il existe un risque d’exposition interne

Radioprotection : protection collective

Signalisation des sources, délimitation des zones

Tout employeur mettant en oeuvre des procédés émettant des rayonnements ionisants doit délimiter des zones de travail

  • Après évaluation des risques,
  • après avis de la Personne Compétente en Radioprotection, PCR

La définition des zones doit être fondée sur une estimation théorique de la dose que recevrait un travailleur présent en permanence sur ce lieu de travail.

Ces zones doivent être convenablement signalées:

  • zones non réglementées, accès libre.
  • zones surveillées: dose efficace entre 1 et 6 mSv/an.
  • zones contrôlées: dose efficace entre 6 et 20 mSv/an.
  • zones spécialement réglementées, ou interdites.

Désignation et formation d’une personne compétente en radio protection

  • Le PCR assiste l’employeur dans l’organisation de la prévention
    • L’analyse des risques,
    • la délimitation des zones.
  • Cette désignation est obligatoire dès lors que la présence, la manipulation, l’utilisation ou le stockage d’une source ou d’un générateur de rayonnement ionisant entraîne un risque d’exposition pour les salariés de l’établissement, des entreprises extérieurs ou des travailleurs non salariés intervenant dans l’établissement.
  • Cette personne est désignée par l’employeur après une formation spécifique.
  • La Personne Compétente en Radioprotection, PCR, dans certains établissements, n’appartient pas nécessairement à l’entreprise
    • En effet il est possible de sous traiter le rôle de la PCR,
    • sous réserve de le formaliser dans un document: durée, actions, présence;
    • sous traiter la PCR, par exemple, est possible pour les cabinets vétérinaires, dentaires, de radiologie, etc
    • Par contre dans les établissements dans lesquels sont installés une ou plusieurs Installations Nucléaires de Base, INB, visées à l’article R. 231-105,
    • ainsi que dans les établissements comprenant une Installations Classées pour la Protection de l’Environnement, ICPE,
    • Les Personnes Compétentes en Radioprotection:
    • Sont choisies par le chef d’établissement parmi les salariés de l’entreprise,
    • Sont regroupées au sein d’un service interne appelé service compétent en radioprotection, distinct des services de production et des services opérationnels de l’établissement:

La PCR ne peut donc pas être sous traitée : dans les centres de curiethérapie, les laboratoires de médecine nucléaire, etc

Formation et information des personnes exposées

  • Toutes les personnes qui interviennent en zone contrôlée ou surveillée doivent recevoir une formation à la radioprotection, qui sera renouvelée tous les 3 ans.
  • La manipulation de certains appareils est réservée à des personnes titulaires d’un certificat d’aptitude ( camari).

Contrôles d’ambiance

Ils ont pour objectif la caractérisation de l’ambiance radioactive des locaux de travail:

  • Débits de dose externe
  • Concentration de l’activité dans l’air
  • Contamination des surfaces

Les contrôle d’ambiance doivent être effectués:

  • tous les mois par un organisme agréé ou un service compétent
  • et tous les ans par un organisme agréé.

Contrôles techniques de radioprotection,

  • Contrôle régulier des sources et appareils émetteurs de rayonnements ionisants.
  • Contrôle des dispositifs de protection et d’alarme, des dispositifs de mesure.
  • Ce contrôle régulier permet de vérifier: le bon état technique du matériel, l’efficacité des mesures de protection.

Limiter les temps d’exposition

Interposer des écrans de plomb, aménager les postes de travail

Radioprotection : protections individuelles

Port de protections individuelles, dans le cas de rayonnements X d’intensité inférieure à 200 keV

  • Tablier de plomb: certains tabliers arrêtent jusqu’à 70% des rayonnements.
    Tous les tabliers de plomb ne sont pas de la même qualité.
  • Gants de contention plombés.
    Il existe des gants radio atténuateurs qui ressemblent à des gants en latex et permettent au chirurgien d’opérer.
  • Lunettes plombées, ou visières
  • Cache thyroïde

Surveillance individuelle de l’exposition par dosimétrie

Un dosimètre permet d’enregistrer une dose reçue dans le cadre d’une activité professionnelle: le dosimètre se porte au niveau de la poitrine sous l’équipement de protection individuelle.

Dosimétrie passive

  • Ce dosimètre passif enregistre la dose cumulée reçue, il est à lecture différée.
    La dose absorbée par un travailleur n’est connue qu’après exploitation ( développement) du dosimètre.
  • Le dosimètre passif peut être photographique: l’émulsion photographique noircit en fonction de l’équivalent de dose reçu.
    Ou bien le dosimètre peut être thermoluminescent.
  • Le dosimètre est individuel, et nominatif.
  • Obligatoirement porté à la poitrine, en cas d’impossibilité à la ceinture.
  • Les bagues dosimètres permettent de connaître la dose reçue sur les mains ou les doigts. Il faut encourager le port de ces dosimètres chez les chirurgiens. Prendre en compte la possibilité de stériliser ces dosimètres.
  • Le dosimètre se porte sous l’équipement de protection individuelle.

L’équivalent de dose individuel ainsi mesuré est assimilé à la dose reçue par le corps entier

  • Pour les travailleurs en catégorie A:
    période durant laquelle le dosimètre est porté, maximum 1 mois.
    Le dosimètre sera développé tous les mois pour les salariés exposés en catégorie A.
  • Pour les travailleurs en catégorie B:
    période durant laquelle le dosimètre est porté, maximum 3 mois.
    Le dosimètre sera développé tous les 3 mois pour les salariés exposés en catégorie B.

Dosimétrie opérationnelle, ou active

  • Le dosimètre opérationnel permet de mesurer en temps réel les rayonnements: il enregistre en permanence l’effet des rayonnements ionisants sur le détecteur.
  • Le dosimètre actif est porté en complément du dosimètre passif, il se porte également à la poitrine, sous l’équipement de protection individuelle.
  • Le dosimètre est porté lorsque la personne est en zone contrôlée.
  • Le dosimètre actif affiche en continu les doses reçues par le travailleur exposé. Ce dosimètre est à lecture direct, aucun traitement particulier n’est nécessaire pour connaître les résultats, contrairement au dosimètre passif.
  • Les mesures et la restitution des résultats sont individuelles et nominatives.
  • La personne compétente en radioprotection donne les résultats des dosimétries opérationnelles tous les mois, au médecin du travail.

Tout salarié qui pénètre dans une zone contrôlée doit bénéficier d’une dosimètrie opérationnelle.

Respecter 3 règles de base s’il existe un risque d’exposition externe

  • Réduire la durée de l’exposition.
  • S’éloigner de la source: l’intensité des rayonnements diminue avec la distance.
  • Mettre en place des protections collectives qui peuvent atténuer ou arrêter les rayonnements.

Respecter 3 règles de base s’il existe un risque d’exposition interne

  • Confinement statique ou dynamique des matières radioactives dans des conteneurs adaptés.
  • Protéger les voies respiratoires par port de masque ou appareil autonome.
  • Protéger le corps par l’utilisation de vêtements de protection adaptés.

Tableaux des maladies professionnelles associés :

  Tableau n°06 RG : Affections provoquées par les rayonnements ionisants (7,6 KiB, 15 594 hits)

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