Apnées du sommeil, ronflement : définition

Il faut suspecter des apnées du sommeil chez les ronfleurs, les personnes qui se réveillent fatiguées mais également chez les non répondeurs aux TCC, thérapies comportementales et cognitives pour des troubles du sommeil. La somnolence durant la journée ne s’observe que dans les formes évoluées. Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil, SAOS, est connu depuis les années 60, il touche 2 à 4 % des adultes. Ces apnées, plus fréquentes chez les ronfleurs, sont souvent constatées par l’entourage, qui a l’impression que la personne s’étouffe, puis reprend sa respiration de façon bruyante. Les hommes sont plus touchés que les femmes jusqu’à l’âge de la ménopause, ensuite la femme présente les mêmes risques que l’homme.

Les différentes phases du sommeil
Apnée, hypopnée
Définition du SAOS
Physiopathologie du SAOS
Le ronflement (ronchopathie) est un signe d’alerte pour les apnées du sommeil
Facteurs favorisants les apnées du sommeil 

Le Syndrôme d’Apnées Obstructives du Sommeil, SAOS, représente 50% des consultations pour hypersomnolence.
Il correspond à la survenue répétitive au cours du sommeil d’obstructions complètes ou partielles des voies aériennes respiratoires supérieures, d’apnées ou d’hypopnées.

Au début de la maladie, on n’observe pas de somnolence diurne mais des réveils la nuit. Une personne ne se souvient pas des éveils de courte durée quand ils durent moins de 1 minute ou  1minute30.
Ces micro-éveils durent quelques secondes et contribuent à la fragmentation du sommeil, ils altèrent sa qualité, avec desaturation.
C’est comme lorsque l’on est enrhumé : on se réveille au cours de la nuit , on respire par la bouche, on a soif, on présente des céphalées matinales, on se sent asthénique.
La somnolence diurne s’observe seulement dans les formes évoluées.
Dans des formes très évoluées certaines personnes n’ont aucun sommeil profond, aucun sommeil paradoxal.

Au cours d’un enregistrement on pourra mettre en évidence parfois une simple augmentation de la résistance des voies aériennes.

Les différentes phases du sommeil 

On observe différentes phases de sommeil :

  • le sommeil lent : 
    • endormissement,
    • sommeil lent léger,
    • sommeil lent profond ( très récupérateur),
  • le sommeil paradoxal
    Cette phase est appelée « paradoxal » car l’individu présente simultanément des signes de sommeil très profond et des signes d’éveil. L’activité cérébrale est très intense et les yeux présentent des mouvements rapides incessants alors que le corps est comme paralysé avec des muscles complètement atones.

En début de nuit et jusqu’à 3-4 h du matin, le sommeil profond est plus abondant. En revanche, la seconde partie de la nuit jusqu’au réveil est plus riche en sommeil léger et en sommeil paradoxal. Plus on avance dans la nuit, moins on a de sommeil profond.

Apnée, hypopnée

Apnée
L’apnée, par définition, correspond à l’arrêt du flux aérien, et dure plus de 10 secondes.
Elle peut être de plusieurs types :

  • apnée obstructive : persistance des mouvements thoraciques et abdominaux.
  • apnée centrale : absence de commande ventilatoire, il n’y a plus mouvements thoraciques et abdominaux, une désaturation est contemporaine de l’apnée,
  • apnée mixte : centrale, elle devient secondairement obstructive.

Hypopnée
L’hypopnée correspond à une diminution de la ventilation, du flux aérien, d’au moins 50% pendant au moins 10 secondes associée à une désaturation artérielle en oxygène d’au moins 3% ou à un micro éveil.

Définition du SAOS

Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil se définit :

  • soit par une hypersomnolence,
  • soit par la présence d’au moins 2 des signes suivant :
    ronflement, sensation d’étouffement pendant le sommeil, éveil répétés pendant le sommeil, sommeil non réparateur, fatigue diurne.

Index d’apnées – hypopnées, IAH : c’est le nombre d’apnées et d’hypopnées par temps de sommeil.

Physiopathologie du SAOS

Calibre et forme des voies aériennes supérieures
Tout ce qui atteint le calibre des voies aériennes supérieures, telle qu’une grosse langue, la luette qui a une mauvaise élastance, une micrognathie ( insuffisance de développement des maxillaires) une rétrognathie, etc

Rôle des muscles dilatateurs des voies aériennes supérieures
La contraction des muscles inspiratoires crée une dépression négative et tend à fermer le conduit des voies aériennes supérieures.
L’alcool, les benzodiazépines ont effet délétère car ils dépriment l’activité des muscles.

Le ronflement (ronchopathie) est un signe d’alerte pour les apnées du sommeil 

Le ronflement correspond à une vibration des tissus mous situés en arrière de la gorge, favorisée par une obstruction nasale, un voile de la luette épais, une macroglossie ( grosse langue).
Un ronflement modéré équivaut à 40 dB ( correspond au bruit d’un aspirateur), un ronflement sévère peut atteindre 95 dB ( correspond au bruit d’un poids lourd).
19 à 40% des adultes ronflent, plus on vieillit, plus on ronfle.
60% des hommes ronflent dès 40 ans, les femmes dès 50 ou 60 ans.

Qu’est ce que le ronflement

L’ORL doit rechercher une obstruction devant un ronflement, l’obstruction peut se situer au niveau :

  • du nez
  • de la cavité buccale
  • ou de la langue

Le nez a pour fonction de filtrer l’air, l’humidifier et le réchauffer.
Les cornets au niveau du nez sont entourés d’une muqueuse congestive.
Cette congestion physiologique peut créer une obstruction et gêner la respiration ;

En présence d’un ronflement il faut réaliser un  test Epworth à la recherche apnées obstructives.

Est-ce grave de ronfler ?

Le bruit perturbe le sommeil du conjoint, perte d’environ  1 heure de sommeil pour le partenaire.
On  observe davantage d’hypertension chez le partenaire par altération de la qualité du sommeil.
Le ronfleur simple a également un sommeil perturbé et une augmentation des maladies cardiovasculaires est observé (épaississement de la paroi des carotides chez les ronfleurs).
Au fil des années des  troubles cognitifs apparaîtraient plus tôt chez les ronfleurs et les apnéiques que chez les patients qui ne ronflent pas.
Les apnées du sommeil pourraient être un facteur favorisant de maladie d’Alzheimer.

 Facteurs favorisants les apnées du sommeil

Un certain nombre de facteurs favorise l’apparition et le développement de la maladie :

  • obésité,
  • tabagisme,
  • alcool,
  • médicaments sédatifs.

Un fois constitué, le syndrome d’apnées du sommeil augmente à son tour le risque de développer une hypertension artérielle, des troubles du rythme cardiaque, des pathologies coronariennes, des accidents vasculaires cérébraux, etc Il est donc indispensable de penser à les dépister. Les benzodiazépines sont les hypnotiques les plus utilisées mais sont contre indiquées en cas d’apnées du sommeil car elles augmentent les apnées du sommeil…Un hypnotique est un anti éveil mais n’est pas un promoteur de sommeil.

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