Le travail se trouve exclu du champ de la santé puisque l’accès au DMP est interdit aux médecins du travail !

Le DMP, dossier médical personnel est en cours de déploiement en 2011 : c’est un outil informatisé, sécurisé, gratuit, confidentiel et non obligatoire qui doit permettre le partage des informations entre professionnels de santé. Les médecins du travail sont surpris d’apprendre qu’ils ne sont pas des professionnels de santé puisque l’accès au DMP leur est interdit !

Qu’est ce que le DMP ?
Pourquoi serait-il pertinent de donner la possibilité aux médecins du travail d’accéder au DMP ?

 

Qu’est ce que le DMP ?

A partir d’avril 2011, le patient qui a un DMP peut y accéder.

Le DMP est à la fois personnel et partagé : il sera donc accessible sur le web, permettra aux professionnels de santé de partager partout les informations relatives à un patient. Le but fixé serait d’améliorer le suivi médical des patients en permettant d’accéder aux informations pertinentes pour leur prise en charge.

C’est bien l’assuré social qui autorisera les professionnels de santé de son choix à partager ce dossier et seuls les professionnels de santé expressément désignés par le patient pourront accéder aux informations qu’il contient.

Le patient pourra demander à tout moment la fermeture ou la destruction de son DMP.

Ce dossier comportera 8 rubriques pour centraliser les information de santé propres à chaque patient :

  • synthèse médicale,
  • traitements et soins,
  • comptes-rendus,
  • imagerie médicale,
  • analyses de laboratoire,
  • prévention,
  • certificats et déclarations,
  • espace personnel : le titulaire du dossier peut déposer les documents de son choix.

 

Pourquoi serait-il pertinent de donner la possibilité aux médecins du travail d’accéder au DMP ?

Seul l’assuré autorisera ou non l’accès de son dossier médical personnel à tel ou tel professionnel de santé. Si l’on autorisait le médecin du travail à accéder au DMP, un salarié qui ne souhaiterait pas que le médecin du travail accède à son dossier pourrait parfaitement s’y opposer, comme il pourra le faire avec n’importe quel professionnel de santé.

Suivi des expositions professionnelles
Le curriculum laboris réalisé par les médecins du travail aurait sa place dans ce DMP .
A l’heure où l’on préconise de renforcer le dépistage de nombreuses pathologies professionnelles résultant d’exposition aux poussières de bois, à l’amiante, etc mieux vaudrait centraliser les informations dans un seul et même dossier plutôt que de songer à créer un autre dossier en santé au travail…

Pour des assurés qui ont été exposés à lamiantemême très ponctuellement et qui ne pensent pas toujours à le dire expressément au médecin qui les suit, faire figurer cette exposition dans le DMP serait dans l’intérêt de l’assuré, afin que son suivi soit amélioré.
Certaines expositions professionnelles peuvent entraîner des pathologies plusieurs décennies après la fin de l’exposition, tous les professionnels de santé pourraient être impliqués dans ce suivi, qu’il s’agisse de personnes qui ne travaillent plus ou qui ne bénéficient plus d’un suivi en santé au travail, tout simplement parce qu’elles ont changé de statut : un salarié qui devient artisan ne bénéficie plus d’un suivi en santé au travail, etc

Permettre au médecin du travail d’accéder aux résultats de certains examens complémentaires
Pour un médecin du travail, accéder à des examens complémentaires après avoir reçu l’accord du patient, bien sûr, serait un plus : lors de la reprise de travail d’un salarié qui a été victime d’une nécrose myocardique et qui doit reprendre à un poste nécessitant des efforts physiques, le médecin du travail apprécierait de pouvoir consulter les résultats du dernier test d’effort, etc

Mettre à disposition des autres professionnels de santé les résultats des examens complémentaires , vaccins réalisés en santé au travail les résultats des examens complémentaires réalisés en santé au travail ne pourraient-ils pas être consultés par les autres professionnels de santé et contribuer à réaliser des économies de santé ? radiographie pulmonaire, spiromètries, audiomètries, examens urinaires, examens de la vue, examens biologiques, etc

Il n’est pas rare que les examens réalisés en santé au travail objectivent une glycosurie, un syndrome respiratoire obstructif, témoins d’un asthme, d’une BPCO, etc : pouvoir renseigner le DMP avec ces éléments contribuerait à améliorer le suivi médical des patients, puisque les autres professionnels de santé consultés pourraient alors poursuivre les investigations, ce qui n’est pas toujours facile à obtenir actuellement.

Alors que de nombreuses pathologies trouvent leur origine dans le travail et que le plan de santé au travail 2010-2014 voudrait réduire l’usure prématurée due au travail, la dégradation de la santé, la désinsertion professionnelle, etc interdire aux médecins du travail d’accéder au DMP est parfaitement irrationnel.


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