Cigarette électronique : réponses aux questions posées

Sachant que 1 adulte sur 3 est fumeur et que les méfaits du tabac ne sont plus à démontrer on se demande si la cigarette électronique, très médiatisée, pourrait marquer la fin du tabac fumé et du désastre sanitaire. Selon l’enquête IPSOS conduite en 2013, 10 millions de français rapportent avoir tiré sur une e – cigarette. Il n’existe pas une mais des e-cigarettes (plus de 400  marques dans le monde), suivant les fabricants, le matériel peut être très variable. les concentrations de nicotine et le rendement du matériel varient selon les marques. Les performances des e-cigarettes ont été améliorées avec le temps : c’est la troisième génération de e-cigarettes qui est actuellement sur le marché.

Principe de la cigarette électronique
Principaux composants des e-liquides
Toxicité à court terme des cigarettes électroniques
La e-cigarette est-elle plus cancérigène que la cigarette ? 
La cigarettes électronique est-elle addictogene ?
Que pensent les experts de la cigarette électronique ?
La e-cigarette dans l’entreprise

Principe de la cigarette électronique

Une cigarette électronique est un appareil qui produit de la vapeur à partir d’un atomiseur, il n’y a pas de production de fumée.

Le principe de la cigarette électronique ne repose pas sur le principe de la combustion on n’observe donc pas de production de toxiques liés à la combustion. La vapeur de la cigarette électronique se trouve à une température de 60°C (alors qu’une combustion à 700 degrés se produit lors de la consommation du tabac des cigarettes, ce qui génère plus de 7 000 composants dont plus d’une centaine sont cancérogènes).

Une cigarette électronique se compose de :

  •  un LED qui simule la combustion,
  • une source d’énergie : une batterie électrique rechargeable,
  • un processeur gérant la température et la lumière,
  • un capteur qui détecte  l’inhalation,
  • un atomiseur qui chauffe à 60 degrés :l’’atomiseur peut être contenu dans une chambre en verre ou en plastique. Ces dernières peuvent libérer du bisphénol ou des phtalates au chauffage.
  • un réservoir ( cartouche) qui contient un e liquide aromatisé ou non, qui contient ou non de la nicotine

La chambre de combustion peut être en verre ou en plastique : sachant que le plastique contient du bisphénol, mieux vaut l’éviter et choisir une cigarette électronique avec une chambre de combustion en verre.

On distingue 3 sortes de cigarettes électroniques

  • Cigalikes (elles ressemblent  le plus possible à des cigarettes classiques)
  • Vaporizers ( vaporisateurs)
  • MODs plus récent

Principaux composants des e-liquides

Composants

  • C’est le propylène-glycol qui est le plus souvent utilisé.
    Le propylène glycol est produit industriellement, c’est un produit de chimiosynthèse, également utilisé comme additif alimentaire : liquide visqueux qui se vaporise entre 60 et 100 °C et qui est éliminé par voie rénale.
  • Le glycérol est souvent mélangé avec du propylène glycol, il ne semble pas toxique en dessous de 250 °C.
  • Alcool éthylique : donc c’est un problème en cas de sevrage alcoolique. Mais il existe des liquides sans alcool.
  • Acides organiques : acide lactique, citrique, malique,
  • Des arômes: tabac, fruits, épices, menthe, café, etc

Le contenu en nicotine du e liquide est très variable

On manque de contrôle sur la qualité des composants des e-liquides puisque l’on trouve même de la nicotine dans les liquides qui ne devraient pas en contenir

Il existe  des liquides sans nicotine : habituellement le vapoteur diminue peu à peu la teneur en nicotine puis finit par choisir un liquide sans nicotine.

En France, on trouve 4 concentrations de e-liquide: ( mais les quantité inscrites sur les emballages ne sont pas contrôlées par des organismes extérieurs).

  • 6 à 8 mg/ml
  • 10 à 14 mg/ml
  • 16 à 18 mg/ml
  • 24 à 36 mg/ml

Toxicité  des cigarettes électroniques

Toxicité à court terme

Les cigarettes électroniques entraînent une irritation de la  bouche, de la gorge,  parfois de la toux. Des effets irritatifs ont été observés chez des asthmatiques.

A court terme, à ce jour on n’a démontré aucune toxicité du propylène glycol mais on ne sait rien sur son usage prolongé.
Etant donné que la vapeur se forme à 60 °C, il n’existe pas de combustion, donc de production de toxiques liés à la combustion. On ne retrouve pas de traces de CO ni de goudrons dans la vapeur de e-cigarette.

Les principaux cancérogènes de la cigarette sont bien présents dans une cigarette électronique ( formaldéhyde, acétaldéhyde, acroléine, toluène, nitrisamines ) mais à des niveaux nettement moins élevé que dans les cigarettes composées de tabac.

Risque avéré lié à manipulation des flacons de e cigarettes
L’Ingestion de liquide est très dangereuse puisqu’un flacon contient 200 mg de nicotine alors que la dose lethale est 60 mg. Il existe désormais des systèmes de fermeture sécurisée.

Toxicité à long terme

Néanmoins, on ne connaît pas la toxicité à long terme de la e-cigarette et l’absence de contrôles fait planer le doute sur une possible toxicité de certains produits.
On ne dispose d’aucune étude sur les effets cardio vasculaires ou pulmonaires. Au plan respiratoire on n’a pas d’études suffisantes pour savoir s’il existe des effets à long terme.

La e-cigarette est-elle plus cancérigène que la cigarette ?

En août 2014, l’OMS a publié un rapport sur la cigarette électronique dans lequel elle préconise une réglementation de sa publicité et de son utilisation dans les lieux publics.

 Elle estime qu’il est prématuré de recommander la cigarette en première intention pour le sevrage tabagique parce que l’utilisateur de e-cigarette souvent désigné par le terme de vapoteur n’inhale pas seulement de la vapeur d’eau mais bien des substances toxiques dont on ne connaît pas tous les effets.

Dans une enquête publiée récemment par le New England journal of Medicine, les auteurs ont analysé le liquide contenu dans les cartouches par spectroscopie RMN afin de repérer les agents libérateurs de formaldéhyde.

A chaque bouffée le vapoteur consomme entre 5 et 11 mg de liquide.

 Si la cigarette est réglée sur un faible voltage ( 3,3 V) : on ne met pas en évidence d’agents libérateurs de formaldéhyde.

Par contre si le voltage est réglé sur 5,0 V, si le vapoteur consomme chaque jour 3 ml de produit, il inhale entre 15 et 18 mg de formaldéhyde alors qu’un fumeur de cigarette en consomme 3 mg.
Mais il semblerait que les vapoteurs n’utilisent jamais ce voltage de 5,0 V ?
Le formaldéhyde est un cancérogène groupe 1 pour le rhinopharynx : le risque de cancer lié au formaldéhyde pourrait être plus élevé chez les vapoteurs que chez les fumeurs de cigarettes de tabac.
Cette étude a été critiquée puisqu’elle ne tient pas compte des nombreux autres cancérogènes présents dans les cigarettes classiques.
Critique de cette étude

La nicotine pure des cigarettes électronique est-elle addictogène ?

Tout fumeur va à son niveau de satisfaction et le maintient toute la journée en réalisant des shoots réguliers. En effet, quand le taux de nicotine passe sous la barre de satisfaction alors le cerveau commande de prendre une  autre cigarette
Mais ces shoots peuvent provoquer des spasmes au niveau d’une coronaire au bout d’une cigarette

Réduction des risques par rapport aux cigarettes classiques
La nicotine inhalée avec le tabac fumé atteint le cerveau en 7 secondes et son taux plasmatique est particulièrement élevé alors que lorsque la nicotine est inhalée avec la e-cigarette, elle passe moins rapidement au niveau du cerveau (quelques minutes) et dans le sang (20 minutes), ses concentrations plasmatiques sont donc moindres. Les e-cigarettes de troisième génération délivrent de la nicotine de façon plus proche de celle des cigarettes habituelles (pic plus rapide et plus intense de nicotine).
Certains vapoteurs développent une addiction compulsive à leur e-cigarette ( ils utilisent presqu’en permanenence leur cigarette électronique), c’est généralement en raison d’un moindre dosage en nicotine des liquides utilisés qui ne permettent pas d’atteindre le seuil sanguin nécessaire à l’absence de sensation de manque.
La nicotine pure des cigarettes électroniques  semble moins addictive que celle du tabac fumé en raison de l’absence de substances addictives surajoutées. Le délai avant d’allumer une autre cigarette est augmenté, la dépendance pour la e-cigarette semble donc moins forte que celle pour la cigarette classique.

Que pensent les experts de la cigarette électronique ?

Position de l’OMS en juillet 2014

Ce rapport rappelle entre autre que les cigarettes électroniques doivent être réglementées, ( aujourd’hui les cigarettes électroniques ne sont ni des médicaments ni des produits du tabac) et qu’il faut empêcher leur promotion chez les non-fumeurs et les jeunes puisqu’il existe un risque majeur d’entrée dans le tabagisme par le biais de la cigarette électronique, interdire les allégations sanitaires, veiller à ce que les mesures de lutte anti tabac existantes ne soient pas influencées par les intérêts commerciaux de l’industrie du tabac.

Ce rapport conclut que l’on manque d’études à propos des risques du vapotage pour la santé. L’inhalation de nicotine n’est pas sans risque puisque la nicotine est un promoteur de tumeur et entraîne une neuro dégénérescence chez les jeunes; Il faut donc mettre en garde les enfants, les femmes enceintes et toute femme en âge de procréer puisque l’on ne  sait rien sur le  risque d’inhalation passive à long terme : on retrouve des taux de cotinine chez ceux qui exposés au vapotage des autres.

En Suisse, il est recommandé de ne pas vapoter en présence d’enfant.

Chez un fumeur qui envisage d’arrêter de fumer grâce à la cigarette électronique il faut d’abord exposer et proposer les méthodes validées du sevrage tabagique.

La cigarette électronique ne doit pas être une porte d’entrée dans le tabagisme : les cigarettiers estiment qu’ils peuvent vendre leurs produits à 10 % des habitants de la planète de façon régulière et que s’ils développent des produits alternatifs tels qu’une e-cigarette délivrant de la vapeur de tabac, de nicotine ou des deux, ils pourraient alors doubler leur cible de consommateurs.

La e-cigarette dans l’entreprise

Compte tenu de toutes les incertitudes à propos de l’utilisation de la e-cigarette, les mêmes précautions doivent être prises vis-à-vis des cigarettes électroniques que des cigarettes classiques au sein de l’entreprise : leur utilisation doit être interdite dans les bâtiments de l’entreprise, ce point doit être noté dans le règlement intérieur de l’entreprise.

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