Un scanner pour dépister le cancer bronchique, plutôt qu’une radio
Une étude américaine réalisée sur plus de 50 000 patients, dont les résultats ont été récemment publiés dans le New England Journal of Medicine, l’a démontré : un scanner thoracique basse dose sans injection de produit de contraste, réalisé chaque année chez des sujets à risque, permet de diminuer la mortalité par cancer bronchique de 20% et la mortalité globale de 7%, en les détectant plus précocement. A l’inverse, la radiographie du thorax est inutile dans cette indication.
Avis d’experts, IFCT du GOLF et SIT
Consultations spécialisées en région lyonnaise
Formations et informations pour les médecins de Rhône-Alpes
Cancer bronchique : avis d’experts, IFCT du GOLF et SIT
Ces experts sont l’IFCT, Intergroupe Francophone de Cancérologie Thoracique, du GOLF, Groupe d’Oncologie de Langue Française (affilié à la Société de Pneumologie de Langue Française) et la SIT, Société d’Imagerie Thoracique (affiliée à la Société Française de Radiologie).
Quels patients ?
Toute personne entre 55 et 74 ans, fumeuse active ou sevrée depuis moins de 15 ans, qui a fumé ou fume plus de 30 paquets-année, sans comorbidité notable nécessitant un suivi renforcé et/ou contre-indiquant une éventuelle chirurgie thoracique.
Pour mémoire, 1 paquet-année correspond à la consommation de 1 paquet (20 cigarettes) par jour pendant 1 an.
Le bon test ?
Un scanner basse-dose sans injection et non une radiographie .
Quelle interprétation donner aux résultats ?
- Un nodule solide inférieur à 5 mm de grand axe ne nécessite pas de suivi particulier à l’exception du prochain scanner de dépistage annuel.
- Un nodule solide entre 5 et 10 mm impliquera un nouveau scanner basse dose à 3 mois.
L’attitude ultérieure est dictée par le temps de doublement du volume de ce nodule.
L’avis d’une consultation spécialisée est parfois souhaitable. - Un nodule solide supérieur à 10 mm nécessitera de référer le patient à une consultation spécialisée sans attendre.
Cancer bronchique : consultations spécialisées en région lyonnaise
En région lyonnaise, les médecins peuvent orienter leurs patients ou poser leurs questions vers les deux consultations spécialisées aux HCL, Hospices Civils de Lyon :
- au Centre hospitalier Lyon-Sud, téléphone 04 78 86 44 01
- à l’hôpital Louis Pradel, téléphone 04 72 35 76 48
Formations et informations pour les médecins de Rhône-Alpes
En Rhône-Alpes, des formations et informations seront proposées aux médecins généralistes à partir de 2014 dans le cadre du projet IODE (Initiative pour l’Observation, la moDélisation et l’analyse médico-Économique du dépistage du cancer broncho-pulmonaire).
En conclusion, tout patient éligible au dépistage selon ces recommandations (en particulier 55-74 ans, plus de 30 paquets-années, fumeur actif ou sevré de moins de 15 ans, sans comorbidité notable nécessitant un suivi renforcé et/ou contre-indiquant la chirurgie thoracique) peut d’ores et déjà se voir proposer un scanner annuel, quelle que soit son exposition professionnelle.
Cet article, réalisé par les Docteurs Sébastien Couraud, Nicolas Girard, Bénédicte Mastroianni, Pierre-Jean Souquet, avec l’aide du Dr Bernard Milleron (AP-HP), a été publié dans la lettre HCLmed de juin 2013, publication des Hospices civils de Lyon, destinée aux professionnels de santé.
Nous remercions ces confrères ainsi qu’Anne-Sophie Léonard journaliste aux HCL de nous avoir autorisés à diffuser cet article sur AtouSante afin qu’il bénéficie d’une grande visibilité puisque cette information mérite d’être très largement diffusée.
Vous pouvez lire également les articles suivants :
- Cancer broncho-pulmonaire primitif par inhalation reconnu en maladie professionnelle
- Suivi post-professionnel des salariés qui ont été exposés à des cancérogènes
- Explorations de la fonction ventilatoire, EFR
Sites Internet conseillés :
- Recommandations du groupe IFCT/GOLF/SIT (en anglais, accès gratuit)
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