Que doit faire une assistante dentaire qui casse un flacon de mercure destiné à la destruction ?

Je suis assistante dentaire. Un flacon de mercure destiné à la destruction est tombé et s’est cassé. Le mercure a été dispersé dans ma salle de stérilisation. La personne responsable a nettoyé la pièce mais, à mon arrivée, j’ai constaté la présence de nombreuses « billes » de mercure. Je voudrais savoir les précautions à prendre et les risques encourus pour les patients et moi-même ?

Le CAPTV, Centre antipoison-centre de toxicovigilance, de Lyon est régulièrement confronté (quoique de moins en moins depuis leur interdiction en 1998) au bris de thermomètres médicaux au domicile des particuliers.

La décontamination de la pièce fait appel au « ramassage » mécanique des billes de mercure : facile sur du carrelage, la récupération peut s’avérer malaisée et donc incomplète sur des lames de parquet ou de la moquette épaisse.

Il ne faut jamais utiliser d’aspirateur : le mercure s’amalgame sur les pièces métalliques de l’appareil puis est secondairement diffusé sous forme de vapeur, processus favorisé par l’échauffement du moteur électrique.

Il existe également des procédés chimiques : répandre de la fleur de soufre (formation de sulfure de mercure solide et non volatil) ou de la limaille d’indium (formation d’un amalgame solide non volatil) peut améliorer la récupération des microbilles. Inutiles dans le cas d’un thermomètre, ces procédés peuvent être intéressants en milieu professionnel lorsque les volumes de mercure dispersés sont importants.

Bien entendu, il n’y a aucun risque pour les patients (séjour ponctuel au cabinet dentaire).
Pour le personnel, le risque serait, en l’absence de récupération soigneuse du métal, celui d’une imprégnation mercurielle excessive, avec ses conséquences notamment neurologiques.

Exposition au mercure.

L’évaluation du risque est propre à la situation décrite.

Les questions de cette rubrique « toxicologie médicale » émanent pour la plupart de médecins du travail, les réponses sont apportées par le Docteur François Testud, médecin toxicologue hospitalier et médecin du travail, Centre de Toxicovigilance-Centre antipoison, Hospices Civils de Lyon.