Exposition professionnelle aux polychlorobiphényles, PCB

Quels conseils donner à une entreprise qui va excaver des terres polluées aux PCB ? Quelle surveillance médicale mettre en oeuvre ?

 

 Les polychlorobiphényles sont obtenus par chloration du biphényle. Ce sont des liquides visqueux, ininflammables, non hydrosolubles, très peu volatils.
Les PCB sont classés dans le groupe 2A par le CIRC : agents probablement cancérogènes pour l’homme.
Les  polychlorobiphényles ont été utilisés jusque dans les années  1970 comme fluides hydrauliques, lubrifiants et additifs de matière plastiques ou d’huile de coupe et comme fluides isolants dans les transformateurs et les condensateurs électriques.
Depuis 1977, leur production est interdite aux Etats-Unis, et leur utilisation dans des équipements neufs est interdite dans l’Union–Européenne depuis 1986.
Entre 450 et 700°( incendie, arc électrique) leur pyrolyse dégage du chlorure d’hydrogène, des oxydes de carbone, des PCDF , des traces de dioxines, PCDD et de polychlorobiphénylènes (  PCBP).

La principale circonstance d’exposition professionnelle aux PCB est représentée par la  collecte et le  traitement par incinération des huiles diélectriques des
transformateurs qui en contiennent encore ( tous les appareils contenant des PCB ont été éliminés normalement fin 2010).

La pénétration par la peau est la voie d’absorption dominante des PCB, une contamination digestive peut exister à l’occasion  de contact mains-bouche.

La distribution se fait dans le tissu adipeux, le foie et le système nerveux. Il existe une transformation très partielle au niveau du foie.
Les composés qui comportent plus de 5 atomes de chlore ne sont pratiquement pas métabolisés, l’élimination de la fraction non accumulée est surtout biliaire, puis fécale, la voie urinaire est accessoire.
Les PCB sont très peu irritants pour la peau et les muqueuses, mais ils sont comédogènes et entraînent la transformation des glandes sébacées .
En cas d’exposition chronique professionnelle apparaît une chloracné, au niveau du visage, parfois sur les bras, le thorax, les organes génitaux externes,  dont l’importance est proportionnelle à la dose reçue.

Chloracné

 

 

Les PCB ont un effet inducteur enzymatique qui se traduit par une augmentation de l’excrétion urinaire de l’acide D-glucarique et éventuellement par une augmentation isolée des GammGT. Chez des travailleurs très fortement exposés, une stéatose a été observée avec éventuelle augmentation des transaminases, des triglycérides, du cholestérol.

La surveillance des travailleurs exposés s’appuie sur l’interrogatoire, la recherche d’anomalies cutanées à l »examen clinique. En cas de contamination répétée et avérée,un dosage de triglycérides, des transaminases et des GammaGT peut-être réalisé. Pour évaluer l’exposition individuelle et l’efficacité des mesures de prévention, il est possible de réaliser un dosage plasmatique des 7 PCB et/ou des 12PCB-DL

Ces informations sont extraites du livre « Toxicologie professionnelle et environnementale »

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