Nocivité des vapeurs qui se dégagent lors de la découpe du polystyrène au fil chaud ?

Quelle est la nocivité des vapeurs qui se dégagent lors de la découpe de polystyrène au fil chaud: il s’agit d’une machine à commande numérique, mais rien n’est prévu pour aspirer les vapeurs; quelle surveillance médicale mettre en place chez les opérateurs ?

Le polystyrène est un matériau thermoplastique qui se présente en général sous forme expansée, et dont les principales utilisations sont l’emballage et le conditionnement alimentaire d’une part, l’isolation thermique et phonique dans le bâtiment d’autre part.
La découpe à chaud du polystyrène expose les travailleurs aux produits de pyrolyse de cette matière plastique: en effet, la température du fil peut atteindre 400°C alors que la dégradation commence vers 250°C.

Les vapeurs émises sont constituées essentiellement de styrène monomère, d’oligomères et d’oxydes de carbone;
La pyrolyse génère également de faibles concentrations d’hydrocarbures aliphatiques (alcanes, éthylène…) et aromatiques (toluène, cumène voire benzène), ainsi que du benzaldéhyde.

Aucune publication ne fait état de pathologie chez les travailleurs exposés aux produits de pyrolyse du polystyrène.
En cas d’inhalation de fortes concentrations de ces fumées, les effets attendus sont des signes irritatifs muqueux (conjonctivite, rhinite, picotements de gorge, toux) ainsi qu’une imprégnation par le styrène et le monoxyde de carbone, responsable de nausées, céphalées et vertiges.

A côté des signes cliniques, une exposition excessive peut être facilement objectivée par une mesure de l’HbCO sanguine (carboxyhémoglobine) et/ou par un dosage biométrologique des métabolites urinaires du styrène, les acides mandélique et phénylglyoxylique.

La prévention repose sur la ventilation générale de l’atelier et une aspiration des vapeurs et fumées au plus près de la source d’émission.

Une EFR (Exploration Fonctionnelle Respiratoire) peut venir compléter la surveillance médicale.