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Intérêts du quantified self ou mesure de soi, en santé au travail ?

Atousante - Santé au travail

Les technologies ne cessent de bouleverser le monde. L’apparition d’objets connectés depuis 4 ou 5 ans  a fait émerger une nouvelle discipline : le quantified self. Cette auto-mesure de soi consiste à utiliser des outils qui permettent à une personne de mesurer ses propres paramètres et de stocker les données. De très nombreuses applications ont vu le jour dans le domaine de la santé : certaines sont de purs gadgets mais d’autres contribuent à la prévention en permettant de surveiller par exemple la tension artérielle, le rythme cardiaque, le niveau d’activité physique, la glycémie, etc . Le quantified-self semble également très prometteur dans le domaine de la santé au travail puisque les objets connectés devraient permettre, notamment, de mieux évaluer les expositions professionnelles. Et à l’heure où les employeurs sont confrontés à l’évaluation précise des expositions aux facteurs de pénibilité, le quantified-self pourrait être une aide précieuse. 

Le quantified self permet de collecter des informations au niveau du corps d’une personne grâce à des capteurs miniaturisés
Quantified-self en santé au travail : 3 axes se profilent
Des Outils connectés à inventer pour aider les employeurs à quantifier les expositions aux facteurs de risque de pénibilité 

Le Quantified self permet de collecter des informations au niveau du corps d’une persone grâce à des capteurs miniaturisés

Apparu en Californie dès 2007, le  » Quantified Self  » désigne la pratique de la « mesure de soi », On parle également de « Self tracking » pour désigner ces pratiques de capture, d’analyse et de partage de données personnelles

Ces informations collectées peuvent être des paramètres physiologiques qui concernent le corps de la personne , ou bien des informations qui concernent les expositions professionnelles, par exemple une dose reçue d’une substance présente dans l’atmosphère de travail.
Il est difficile de tracer les expositions professionnelles en santé au travail alors que c’est essentiel pour assurer une surveillance médicale adéquate : en effet, les multi expositions, les changements itératifs d’emplois et d’entreprise pour certains salariés peu qualifiés, l’accroissement de la sous-traitance, etc compliquent le traçage des expositions pour un salarié.

Quantified self en santé au travail : 3 axes se profilent

 Surveillance d’une pathologie

Une pathologie connue est-elle impactée par les conditions de travail ?
Le quantified self permettra de répondre à diverses questions :

Une pathologie pose t-elle un problème pour l’aptitude au travail ?

Le quantified self permettra de répondre à diverses questions :

Evaluation des répercussions de l’environnement professionnel sur certains paramètres de santé

Il est important pour le médecin du travail de pouvoir apprécier objectivement l’adaptation aux conditions de travail, des objets connectés sont déjà disponibles et permettent:

Surveillance de l’environnement professionnel

Les objets connectés devraient permettre de recueillir de nombreuses données à propose des expositions professionnelles qui pourront être transmises à l’employeur, mais également au médecin du travail, conservées également par le salarié exposé et consultables par d’autres professionnelles de santé en cas de survenue d’une pathologie susceptible d’être en lien  avec une exposition professionnelle, etc

Ces objets connectés permettront de :

Toutes les informations collectées à propos des expositions professionnelles pourront être transmises à l’employeur, bien sûr, mais également au médecin du travail, au médecin traitant, et pourquoi pas intégrées au dossier médical personnel du patient ?

Des Outils connectés à inventer pour aider les employeurs à quantifier les expositions aux facteurs de risque de pénibilité

L’employeur doit établir depuis 2012 des fiches de prévention des exposition aux travaux pénibles et dès 2015, des seuils vont s’appliquer pour ces facteurs de pénibilité et permettre de déterminer si les salariés sont exposés à des facteurs de pénibilité.
La liste des facteurs de pénibilité a été fixée par décret en 2011 :

Un facteur de risque sera retenu comme facteur de risque de pénibilité si le seuil fixé pour ce facteur de risque est dépassé, par exemple :

Seuil d’exposition aux températures extrêmes
Un salarié sera considéré comme exposé à ce facteur de pénibilité s’il travaille au moins 900 heures par an avec :

Seuil d’exposition pour les expositions aux postures pénibles (positions forcées des articulations)
Les postures suivantes seront considérées comme postures pénibles si un salarié cumule au moins 900 H par an dans ces positions :

Cette évaluation ne devra pas être faite à la légère afin d’éviter tout contentieux entre l’employeur et le salarié. Mieux vaudrait que cette évaluation soit objective par exemple réalisée grâce à des objets connectés qui permettraient de collecter toutes ces informations à propos des expositions et notamment d’additionner tous les temps passés pour savoir si le seuil est dépassé pour tel ou tel facteur…
En effet cette évaluation aura des répercussions sur les finances de l’entreprise puisqu’une cotisation spécifique de 0,3 à 0,8% du salaire sera due par l’employeur pour chaque salarié exposé à un ou plusieurs facteurs de pénibilité, dès l’instant que l’exposition dépassera le seuil fixé par décret.
D’autre part l’exposition d’un salarié à un ou plusieurs facteurs de pénibilité au-delà des seuils d’exposition fixés lui ouvrira des droits qui prendront la forme de points qui s’accumuleront sur le C3P, Compte Personnel de Prévention de la Pénibilité. Ce compte pourra permettre un départ anticipé à la retraite.

Ce thème a fait l’objet d’une communication lors de la conférence Doctors 2.0 and You, par le Dr Marie-Thérèse Giorgio, aux côtés de Uwe Diegel et Lionel Reichard de la société iHealthlabs et Nathalie Beslay, avocate spécialisée dans le domaine de la santé et les nouvelles technologies.

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