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Ambiance lumineuse d’un poste de travail

Atousante - Santé au travail

Elle doit être optimale. Les caractéristiques de l’éclairage naturel et artificiel constituent un paramètre important qui influence l’activité d’un opérateur sur un lieu de travail.Pour évaluer l’ergonomie d’un poste de travail, il ne suffit pas de mesurer l’éclairement , mais également le contraste, bien qu’il ne figure dans aucune norme, ainsi que l’éblouissement, le champ visuel de l’opérateur.

Caractéristiques de l’éclairage naturel et artificielle
Caractéristiques de l’opérateur
Caractéristiques du lieu de travail
Eclairage : réglementation

Ambiance lumineuse : caractéristiques de l’éclairage naturel et artificielle

Eclairement

Il peut être incident ou réfléchi, s’exprime en lux et se mesure avec un luxmètre.
Il est inversement proportionnel au carré de la distance, plus on s’éloigne de la baie vitrée, plus on fait chuter l’éclairement.
A 3 m on le fait chuter d’un facteur 9.
Au delà de 6 m de la baie, il faut éclairer.

Au poste de travail

Il n’y a jamais trop d’éclairement, parfois trop de luminances.

Situations dans lesquelles il faut augmenter les valeurs d’éclairement

Uniformité des éclairements

C’est le rapport entre l’éclairement minimum sur éclairement moyen.
Il faut un rapport supérieur à 0,7 pour considérer qu’il y a uniformité d’éclairage.
Cette uniformité des éclairements doit être recherchée pour des activités à forte contrainte visuelle, par exemple du travail de bureau, mais c’est inutile pour un poste de soudeur, par exemple.

Derrière un écran, il y a une norme spéciale : ne pas dépasser 1000 candélas par m2 sur le champ visuel qui est derrière l’écran.

Eblouissement d’inconfort

Dans le local de travail, on détermine le coefficient d’uniformité, idéalement 0,8, en pratique environ 0,5

Il faut comparer le niveau moyen d’éclairement à celui qui est recommandé par la réglementation et les normes.

Placer le luxmètre au sol, quand on mesure l’éclairement pour le déplacement d’un chariot élévateur.

Luminance

Elle exprime une notion de confort, elle se mesure avec un luminancemètre.
Elle quantifie l’impression lumineuse reçue par un observateur.

La luminance : c’est la quantité de lumière réfléchie par unité de surface dans la direction d’observation en Cd/m2 ou en Cd/cm2

Quelques valeurs pour la luminance :

Lorsque l’éclairement augmente on a une augmentation des luminances donc le choix des couleurs des bureaux, par exemple, va être important.

Niveaux de luminances :

Au poste de travail, il faut étudier les rapports de luminance sur le plan de travail.

Il faut réaliser les mesures quand la personne est à son poste de travail,
il faut éviter les ombres portées durant la réalisation des mesures.

Le luminancemètre doit explorer le champ visuel de l’opérateur à son poste de travail.

Pour le travail sur écran, ne pas dépasser 1 000 Cd/m2
Pour les activités de CAO, DAO toujours utiliser des luminaires très basse luminance pour être sur d’être toujours inférieur à 1 000 Cd/m2

Pour les stores à lamelles :

Rapport de luminance sur le poste de travail :

Contraste de luminosité ou de luminance

Le contraste entre deux luminances est un élément important à prendre en compte.

Pour éviter l’éblouissement, il faut chercher à obtenir un équilibre entre les luminances présentes dans le champ visuel.

En effet, l‘éblouissement entraîne une diminution de la performance visuelle.

Contraste C = Lo-Lf/Lf
Lo c’est la luminance de l’objet,
Lf c’est la luminance de fond

Le contraste c’est donc bien la différence de luminance entre celle de l’objet et celle du fond.
Si Lo inférieur à Lf : la luminance de l’objet est inférieure à la luminance du fond,
c’est du contraste négatif.
Si Lo supérieure à Lf, c’est du contraste positif.
Il faudra donc toujours tenter d’augmenter les contrastes, pour mieux percevoir les détails sur le fond, cela ne se trouve pas dans les normes. Plus le contraste est faible, plus l’éclairement doit être important.

Il faut tendre vers 1 pour l’équilibre des luminances.

Indice de rendu des couleurs, IRC

En éclairage naturel, puis dans une pièce disposant d’un éclairage artificiel, si l’on fait voir des couleurs à un groupe d’individu, seules 60% des personnes de ce groupe voient la même chose en lumière naturelle et en lumière artificielle.

Au poste de travail, il faut comparer l’indice de rendu des couleurs avec celui qui est recommandé par les normes.

Test de vision couleur

Mise en évidence des altérations acquises de la vision des couleurs grâce au test de Lanthony :
15 pastilles de couleur sont à mettre en suite logique de 1 à 15, quand on retourne les pions, on verifie si la suite est logique.
La vision des couleurs peut être perturbée surtout dans le cas ld’éthylo tabagisme, d’exposition aux solvants.

Mise en évidence d’une anomalie congénitale de la vision des couleurs grâce au test d’ Ishihara.
Lorsque ce test est réalisé, inutile de le refaire les années suivantes.

Certains appareils d’exploration de la fonction visuelle en santé au travail proposent à la fois les tests qui permettent d’explorer les anomalies congénitales ( Ishihara) et les anomalies acquises (Lanthony) de la vision des couleurs.

Température de couleur

La température de couleur est notée T°c ( degré kelvin), T° Celsius + 273
c’est une appréciation psychologique de la couleur.

La température de couleur d’une source lumineuse caractérise sa teinte,
elle représente la température à laquelle il faudrait chauffer un corps noir, pour qu’il ait le même aspect que la source.

Il existe une relation entre la température de couleur et les niveaux d’éclairements.

La température de couleurs doit être comparée à celle déterminée par le diagramme de Kruithof.

Il existe des graphiques liés à la température de couleur et au niveau d’éclairements, mais uniquement pour certaines professions : imprimerie, cao

Caractéristiques de l’opérateur

L’âge, les paramètres biologiques, l’adaptation visuelle, l’ancienneté au poste, l’apprentissage, la perception des reliefs, des couleurs, des contrastes interviennent.
Examens de la vue
La vue est testée au cabinet médical.
Pour éviter l’inaptitude, il est important de réaliser un bilan ophtalmologique fonctionnel, dans certaines cas.

Différents paramètres de la vision sont explorés :

L’exploration de la fonction rétinienne élaborée comporte :

Vision centrale et vision périphérique

Toute information visuelle est l’addition d’ondes sinusoidales de fréquences et amplitudes diverses (comme perception auditive)
Le cristallin permet une accommodation jusqu’à 6 m (norme 35-121)
Le punctum proximum, c’est le point maximum où un sujet a encore de l’accommodation

Il existe l’accommodation tonique, cad à 80 cm on est tous en accommodation tonique :
c’est l’état de réfraction de l’oeil humain en l’absence de toute stimulation visuelle.

Facteurs qui font varier l’accommodation :
age, fatigue, les médicaments anxiolytiques, anti-dépresseurs…

La rétine comporte deux zones :

Toute la surface de la rétine permet la vision, seule la fovéa située au centre de la rétine assure la reconnaissance et l’identification des objets

En permanence on travaille avec les bâtonnets et non pas avec les cônes.

En santé au travail on ne teste malheureusement que de la vision centrale parce que les appareils de dépistage ne permettent pas de tester la vision périphérique.

Au cours de la DMLA, dégénérescence maculaire liée à l’âge, il y a une perte de la vision centrale.

Champ visuel ergonomique

Le champ visuel ergonomique est à différencier du champ oculaire déterminé par l’examen ophtalmo et la campimétrie : il correspond à tout ce que l’opérateur voit à son poste de travail, des pieds aux mains. Le champ visuel au poste de travail doit être exploré.

Caractéristiques du lieu de travail

Attention aux surfaces réfléchissantes, il faut un contraste suffisant pour que les objets soient vus

La présence de mouvements saccadés dans le champ visuel, d’objets en mouvement augmente la charge visuelle.
Parfois une modification du poste de travail va avoir des effets délétères sur le vision de l’opérateur.

Couleurs au poste de travail :
il faut éviter les extrémités du spectre, c’est à dire le rouge et le bleu, sur de grandes surfaces, sinon on crée un chromostéreopsis :
l’opérateur fait une accommodation sur le bleu puis sur le rouge, donc l’oeil a du mal.

Plan de maintenance programmé pour les lieux de travail :
il faut s’assurer que le local est dépoussiéré même au niveau des luminaires, que les lampes sont changées, à quelle fréquence, etc
Il est inutile de réaliser des mesures si le local est mal entretenu.

Eclairage et ambiance lumineuse : réglementation

Décret 83-721 du 2 aout 83
Décret 83-721 du 2 août 1983

Selon ce décret
« L’éclairage doit être conçu de manière à éviter la fatigue visuelle, ainsi que les affections de la vue qui en résultent et permettre de déceler les risques perceptibles par la vue ».

Décret 83-722 du 2 août 1983
Décret 83-722 du 2 août 1983

Circulaire du 11 avril 84

Elle propose un commentaire des décrets 83-721 et 83-722 du 02-08-1983 relatifs à l’éclairage des lieux de travail.
Elle donne les niveaux minima d’éclairement aux postes de travail, la notion de confort visuel.

L’ancienne norme 89-95 n’existe plus,
Cette norme a été supprimée.

Norme NF X 35-103
Elle date d’octobre 1990
Cette norme est en révision, elle traite des principes d’ergonomie visuelle applicables à l’éclairage des lieux de travail.
Elle ne traite que de la vision photopique, normale avec ou sans correction, la vision des malvoyants n’est pas prise en compte.
Par exemple cette norme ne peut pas être utilisée pour le travail sur écran à fond noir.

Norme NF X 35-102
Elle date d’octobre 1998
Elle aborde la conception ergonomique des espaces de travail en bureau,
Elle donne par exemple une surface minimum de 10 m2 par personne pour un bureau.

Norme NF X 90-003-1-2 ( juin 2003)
Elle donne les niveaux d’éclairement en fonction des activités dans les lieux de travail intérieur, en fonction des activités, les valeurs d’indice du rendu des couleurs, IRC, parfois également la température de couleur, les possibilités d’effets stroboscopiques).

Norme NF EN 12464
Elle date du 2 octobre 2007
Eclairage des activités industrielles.

Les valeurs données par le décret sont quatre fois inférieures à celles des normes, mais c’est le décret qui s’impose.

Dans le code du travail : article R. 4223-4 du code du travail

« – Pendant la présence des travailleurs dans les lieux mentionnés à l’article R. 4223-1, les niveaux d’éclairement mesurés au plan de travail ou, à défaut, au sol, sont au moins égaux aux valeurs indiquées dans le tableau suivant :

Locaux affectés au travail et leurs dépendances
Valeur minimale d’éclairement :

Voies de circulation intérieur 40 lux
Escaliers et entrepôts 60 lux.
Locaux de travail, vestiaires, sanitaires 120 lux.
Locaux aveugles affectés à un travail permanent 200 lux.

Espaces extérieurs
Valeurs minimales d’éclairement
Zones et voies de circulation extérieures 10 lux.
Espaces extérieurs où sont effectués des travaux à caractère permanent 40 lux. »

Les valeurs sont un peu plus faibles dans le code du travail, il faut donc compenser en augmentant le contraste : par exemple le pourtour des portes, le nez des marches doit être contrasté.

Les malvoyants ont des stratégies : par exemple, ils posent la souris sur un fond contrasté pour bien la repérer.
Malvoyance

Ces informations ont été recueillies lors d’une présentation réalisée en avril 2009 par le Dr Thierry Hamonic, médecin du travail et ergonome.

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