Hello !

Spigaw, je m'interroge à propos de ta démarche car tu veux aborder la "prévention de l'accidentalité" en entreprise en creusant "le lien entre pénibilité au travail et taux d'AT" mais sans définir ce qu'est pour toi la pénibilité ni illustrer ton hypothèse de lien entre pénibilité et accidents du travail.

Si ta pénibilité est celle de l'article L4121-3-1 du code du travail (et ses prolongements réglementaires / pour l'application) à mon sens de vieux préventeur S&ST elle n'a au juste justement pas de rapport majeur avec les AT (sauf que certains facteurs de risques professionnels sont à la fois générateurs d'AT et de pénibilité mais pas vraiment selon les mêmes modes).

Illustration : un ouvrier du BTP peut n'avoir jamais eu d'AT significatif durant sa vie professionnelle mais sera probablement "usé" par le travail dès 50-55 ans du fait de sa pénibilité (chaleur "extrême" + vibrations + bruit + manutentions manuelles + postures contraingnantes + produits dangereux peut-être = la moitié des facteurs de risques déterminant la pénbilité R4121-3-1 !). Pour mémoire l'ouvrier du bâtiment est la catégorie professionnelle ayant grosso-modo l'espérance de vie la plus courte, mais l'AT typique du bâtiment c'est la chute de plainpied ou de hauteur, la problématique des engins...

Autre illustration : l'exposition au bruit, les gestes répétitifs, le travail de nuit ou le travail en équipes alternantes (pénibilités L4121-3-1) ne sont pas des causes d'AT significatives.

Donc si j'ose dire la "pénibilité" ne provoque pas d'AT (mais elle réduit l'espérance de vie en bonne santé). Je dirais plutôt que certains risques professionnels provoquent d'une part des AT à court terme et pèsent d'autre sur l'organisme à long terme (d'où l'impact sur l'espérance de vie). Pour moi le lien entre pénibilité et accidents du travail n'est pas un lien de cause à effet, mais certains AT et certaines pénibilités trouvent leur source commune dans certains facteurs de risques.

En fait justement le vrai mérite de la pénibilité L4121-3-1 est justement, à partir de facteurs de risques déjà "connus" en terme d'AT pour certains de pousser les entreprises à ne pas penser que "AT et sécurité" mais à penser aussi "santé à long terme"…

A suivre sans doute…