Site icon AtouSante

Guide de bonnes pratiques : nanoparticules, nanomatériaux

Atousante - Santé au travail

En France, comme à l’étranger, l’inhalation de nanomatériaux est considérée comme potentiellement dangereuse, il faut prendre des mesures pour éviter ou minimiser l’exposition des personnels. L’Anses a mandaté un groupe de travail «nanomatériaux et sécurité au travail» et publié un rapport qui concerne exclusivement les nanomatériaux manufacturés, c’est à dire fabriqués intentionnellement dans un cadre industriel, ou dans le cadre d’une activité de recherche.

Effets des nanoparticules sur la santé
Nanoparticules: absence de dispositif réglementaire en France
Nanoparticules: état des lieux
Méthode utilisée par l’Anses
Synthèse des guides de bonnes pratiques pour l’utilisation des nanomatériaux
Principes de nano-sécurité
Base de données des transformateurs et développeurs de nanomatériaux
Rapport de l’Anses

Effets des nanoparticules sur la santé

Les poumons représentent la principale voie de captage de nanoparticules dans l’environnement de travail.
Les autres voies possibles d’exposition sont la pénétration cutanée et l’ingestion.

Les nanoparticules se déposent dans toutes les zones des poumons.

La surface d’interaction dans les poumons représente l’équivalent d’un terrain de tennis,
alors que la barrière entre l’air et le sang est très fine, de l’ordre d’une centaine de nanomètres.

Il existe 2 mécanismes d’épuration des nanoparticules:

Les nanoparticules s’éliminent mais à vitesse lente.

Une petite quantité de nanoparticules est transférée à travers la couche épithéliale des poumons jusqu’au sang et dans les autres parties du corps.
Le transfert de particules ultrafines a été démontré pour la circulation systémique, le foie, le coeur et le cerveau.

La composition chimique et la structure physique de la surface des particules peuvent être des facteurs influençant le transport systémique des nanoparticules.

Peu de choses sont connues sur l’absorption et le transport des nanomatériaux à l’intérieur du corps, ainsi que sur la rétention à l’intérieur des organes.

Nanoparticules: absence de dispositif réglementaire en France

Il n’existe pas en France de dispositif réglementaire relatif à la protection des opérateurs pouvant être exposés aux nanomatériaux manufacturés et plus spécifiquement aux nanoparticules.

Les employeurs qui doivent mettre en oeuvre les mesures de protection et de sécurité de leurs travailleurs ne trouvent dans la législation française qu’une partie des éléments leur permettant d’atteindre leur obligation de résultats.

Le guide de bonnes pratiques pour l’utilisation des nanomatériaux, élaboré par un groupe d’experts fournit des éléments complémentaires à l’employeur pour remplir ses obligations.

Nanoparticules: état des lieux

Performance des moyens de protection actuels pour les nanoparticules

L’évaluation en laboratoire de la pénétration des particules de graphite de taille nanométrique montre que les filtres qualifiés de quelques micromètres jusqu’à 150 nm, utilisés pour la filtration de l’air des locaux et les cartouches de masque se révèlent efficaces jusqu’à 2 nm.

En deçà de 2 nm, aucun résultat n’est disponible vis-à-vis de l’efficacité de la filtration.

En revanche, les filtres en média filtrant électrostatiques utilisés pour les masques ont besoin d’être requalifiés pour l’exposition à des nanoparticules de taille d’environ 30 nm.

Dans le cas des vêtements de protection: la fibre coton est à proscrire au profit des matériaux non-tissés qui donnent de meilleurs résultats. Les quantités de nanoparticules qui traversent les gants sont faibles mais non négligeables.

Ces résultats doivent être confirmés en condition réelle d’utilisation.

Méthode utilisée par l’Anses

Les experts se sont appuyés sur la littérature scientifique nationale et internationale.

Une enquête a été conduite par l’afsset par le biais de questionnaires, auprès d’établissements concernés par la problématique des nanomatériaux:
entreprises industrielles, laboratoires privés, laboratoires de recherche.

Les résultats de cette enquête ne peuvent pas être considérés comme représentatifs du panorama global du secteur des nanomatériaux en France.

L’ensemble des questionnaires retourné a permis de recenser 146 nanomatériaux:
63 dans les établissements industriels et

Industriels

Laboratoires de recherche

Synthèse des guides de bonnes pratiques pour l’utilisation des nanomatériaux

Selon l’afsset: 2 rapports doivent être évoqués:

Approche proposée par l’industrie chimique allemande: guide du BAUA-VCI allemand
Ce rapport constate que les nanomatériaux actuellement fabriqués à l’échelle industrielle se présentent le plus souvent sous la forme d’agrégats et d’agglomérats plutôt que sous forme de particules isolées.

La mise en oeuvre des nanomatériaux doit obéir aux dispositions réglementaires sur la prévention du risque chimique.

5 étapes pour la stratégie générale de prévention

Les auteurs soulignent que les valeurs limites d’exposition établies pour les poussières de dimension micrométriques ne sont probablement pas adaptées aux poussières nanométriques.
L’objectif doit donc être de minimiser l’exposition en attendant que des normes spécifiques aux poussières nanométriques soient établies.

Moyens de prévention mis en oeuvre suivant l’ordre de priorité classiquement décrit pour la prévention des risques chimiques en général.

Moyens de mesure des nanoparticules dans les ambiances de travail

Principe de l’analyse de mobilité électrique SMPS: Sequential mobility particle sizer

La mobilité électrique d’une particule chargée est une grandeur physique qui la caractérise.

Une sélection selon la taille des particules peut être réalisée.

Technique de comptage:
on fait transiter les particules dans une zone chauffée riche en butanol gazeux, située à l’entrée du compteur.
En aval de cette zone, diminution de la température, ce qui fait que l’alcool se condense en formant une gouttelette autour de chaque particule, la particule devient alors optiquement décelable.

La particule joue ici le rôle de noyau de condensation.

Rapport édité par le Bureau Britannique de Standardisation BSI

Dans la partie traitant des questions d’hygiène, de sécurité

Il est précisé que les connaissances sur la toxicité de ces matériaux sont beaucoup trop lacunaires pour qu’une véritable évaluation quantitative des risques puisse aboutir notamment à la fixation de valeurs limites d’exposition garantissant un risque minime d’effets néfastes sur la santé des travailleurs.

Les auteurs soulignent que les nanoparticules sont présentes depuis toujours dans l’environnement ou depuis de nombreuses années dans le monde du travail, exposant des millions de personnes sans qu’elles présentent des effets néfastes apparents sur la santé.

Pour quatre types de nanoparticules, le guide britannique propose des valeurs limite d’exposition qui s’inspirent des valeurs établies actuellement pour les particules plus grosses.
Dans certains cas, le guide propose que les valeurs limites d’exposition soient fixées à un niveau plus faible, du fait qu’un matériau sous forme nanométrique peut-être plus dangereux que sous forme micrométrique.

Principes de nano-sécurité

Ces principes ont été développés par le groupe d’experts pour prévenir les risques potentiels liés aux nanomatériaux.

L’afsset recommande de créer une base de données permettant de répertorier les principales utilisations de nanomatériaux sur le territoire français: types, quantités de nanomatériaux utilisés, nombre de travailleurs exposés, moyens de prévention mis en place, etc. Le règlement REACH n’est pas spécifique aux nanomatériaux.

Base de données des transformateurs et développeurs de nanomatériaux

Site de la base de données des acteurs des nanomatériaux

Sur ce site internet il est possible d’effectuer une recherche géographique ou par savoir faire, et d’accéder à une cartographie de ces établissements transformateurs et développeurs des nanomatériaux.

L’adhésion à cette base de donnée relève d’une démarche volontaire.

Rapport de l’Anses

Consulter le rapport gestion des risques liés aux nanomatériaux

Vous pouvez lire également les articles suivants :

 

Quitter la version mobile