Prestation de compensation du handicap, PCH

La PCH est une aide financière versée par le département, destinée à rembourser les dépenses liées à la perte d’autonomie (aménagement du logement ou du véhicule, recours à une tierce personne…). Son attribution dépend notamment du degré d’autonomie, de l’âge et des ressources de la personne. Un décret publié le 4 mai 2017 vise à améliorer l’accès des personnes présentant un handicap psychique, cognitif ou mental à la prestation de compensation du handicap (PCH).

Le plan personnalisé de compensation du handicap
La Prestation de Compensation du Handicap: PCH
5 types d’aides sont financées par la Prestation de Compensation du Handicap
Attribution de la prestation de compensation du handicap
Amélioration des ressources des personnes handicapées
Décret n° 2017-708 du 2 mai 2017 qui modifie le référentiel d’accès à la prestation de compensation du handicap 

Le plan personnalisé de compensation du handicap

Une équipe pluridisciplinaire, de la Maison départementale des personnes handicapées ( MDPH) évalue les aptitudes et les capacités de la personne handicapée.

Elle lui propose ensuite un plan personnalisé de compensation du handicap.

Ce plan vise à garantir la plus grande autonomie possible de la personne.

Ce plan respecte le projet de vie de la personne handicapée.

Ce plan personnalisé de compensation du handicap comprend :

  • des aides individuelles à domicile ;
  • une orientation professionnelle.

La Prestation de Compensation du Handicap: PCH

La PCH est une aide financière versée par le département,destinée à rembourser les dépenses liées à la perte d’autonomie; Elle est au coeur du plan personnalisé de compensation.

  • Elle n’est pas soumise à condition de ressources.
  • Elle prend en compte, au delà des aides humaines, l’ensemble des besoins de la personne handicapée.
  • La prestation de compensation du handicap a remplacé l’Allocation compensatrice pour tierce personne( ACTP).

5 types d’aides sont financées par la Prestation de Compensation du Handicap

Il s’agit d’aides nécessaires pour l’accomplissement des actes essentiels de la vie quotidienne, et l’accompagnement à la vie sociale.

  • Aides humaines :
    dédommagements, salariat d’«aidants» familiaux» ;
    recours aux auxiliaires de vie professionnels ;
    recours à une tierce personne.
    Les personnes très lourdement handicapées peuvent obtenir une aide jusqu’à 24 heures sur 24.
  • Aides techniques :
    achat d’un fauteuil roulant, et ses accessoires ;
    achat de prothèses auditives…
  • Aides spécifiques, et aides exceptionnelles lorsque le besoin n’est pas couvert par une autre forme d’aide.
  • Aménagement du logement, du véhicule, etc
  • Aides animalières :
    entretien d’un chien d’assistance, ou d’un chien guide d’aveugle.

Attribution de la prestation de compensation du handicap

La commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées ( CDAPH) prend toute décision relative aux aides et prestations, au vu:

  • du projet de vie exprimé par la personne handicapée ;
  • et du plan personnalisé de compensation du handicap établi par l’équipe pluridisciplinaire de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH).

La personne handicapée peut être entendue par la commission, et en cas de désaccord, la personne handicapée peut demander l’intervention d’un conciliateur.

Amélioration des ressources des personnes handicapées

La loi handicap améliore les ressources des personnes handicapées qui perçoivent l’Allocation aux adultes handicapés (AAH), indépendamment du droit à compensation.

Les personnes handicapées qui travaillent peuvent désormais cumuler durablement leur AAH avec un revenu d’activité jusqu’à 115 % du SMIC.

Décret n° 2017-708 du 2 mai 2017 qui modifie le référentiel d’accès à la prestation de compensation du handicap

Les modifications apportées par le décret visent :

  • à préciser les critères à prendre en compte (se mettre debout, se laver, s’habiller, prendre ses repas, parler, voir, entendre, s’orienter dans l’espace…)
  • à contribuer à une meilleure harmonisation des pratiques entre les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH).

Ce décret a modifié le référentiel d’accès à la prestation de compensation fixé à l’annexe 2-5 du code de l’action sociale et des familles ( chapître permier)

Article D245-4

« A le droit ou ouvre le droit, à la prestation de compensation, dans les conditions prévues au présent chapitre pour chacun des éléments prévus à l’article L. 245-3, la personne qui présente une difficulté absolue pour la réalisation d’une activité ou une difficulté grave pour la réalisation d’au moins deux activités telles que définies dans le référentiel figurant à l’annexe 2-5 et dans des conditions précisées dans ce référentiel. Les difficultés dans la réalisation de cette ou de ces activités doivent être définitives, ou d’une durée prévisible d’au moins un an. »

Annexe 2-5

« Chapitre 1er : Conditions générales d’accès à la prestation de compensation

1. Les critères de handicap pour l’accès à la prestation de compensation

a) Les critères à prendre en compte sont les suivants :

Présenter une difficulté absolue pour la réalisation d’une activité ou une difficulté grave pour la réalisation d’au moins deux des activités dont la liste figure au b.

Les difficultés doivent être définitives ou d’une durée prévisible d’au moins un an. Il n’est cependant pas nécessaire que l’état de la personne soit stabilisé.

b) Liste des activités à prendre en compte :

Activités du domaine 1 : mobilité :

  • se mettre debout ;
  • faire ses transferts ;
  • marcher ;
  • se déplacer (dans le logement, à l’extérieur) ;
  • avoir la préhension de la main dominante ;
  • avoir la préhension de la main non dominante ;
  • avoir des activités de motricité fine.

Activités du domaine 2 : entretien personnel :

  • se laver ;
  • assurer l’élimination et utiliser les toilettes ;
  • s’habiller ;
  • prendre ses repas.

Activités du domaine 3 : communication :

  • parler ;
  • entendre (percevoir les sons et comprendre) ;
  • voir (distinguer et identifier) ;
  • utiliser des appareils et techniques de communication.

Activités du domaine 4 : tâches et exigences générales, relations avec autrui :

  • s’orienter dans le temps ;
  • s’orienter dans l’espace ;
  • gérer sa sécurité ;
  • maîtriser son comportement dans ses relations avec autrui.

Ces activités sont ainsi définies :

Se mettre debout

Définition :
prendre ou quitter la position debout, depuis ou vers n’importe quelle position.

Inclusion :
quitter la position debout pour s’asseoir, quitter la position debout pour s’allonger, se relever du sol, y compris en adoptant de manière temporaire des positions intermédiaires.

Exclusion :
rester debout, s’asseoir depuis la position allongée.

Faire ses transferts

Définition :
se déplacer d’une surface à une autre.

Inclusion :
se glisser sur un banc ou passer du lit à une chaise sans changer de position, également passer d’un fauteuil au lit.

Exclusion :
changer de position (s’asseoir, se mettre debout, s’allonger, se relever du sol, changer de point d’appui).

Marcher

Définition :
avancer à pied, pas à pas, de manière qu’au moins un des pieds soit toujours au sol.

Inclusion :
se promener, déambuler, marcher en avant, marcher en arrière ou sur le côté. Glisser ou traîner les pieds, boiter, avancer un pied et glisser l’autre.

Exclusion :
courir, sauter, faire ses transferts, se déplacer dans le logement, à l’extérieur.

Se déplacer (dans le logement, à l’extérieur)

Définition :
se déplacer d’un endroit à un autre, sans utiliser de moyen de transport.

Inclusion :
se déplacer d’une pièce à l’autre, changer de niveau, se déplacer d’un étage à l’autre notamment en utilisant un escalier, se déplacer dans d’autres bâtiments, se déplacer à l’extérieur des bâtiments, se déplacer dans la rue, sauter, ramper …

Exclusion :
se déplacer en portant des charges, marcher.

Avoir la préhension de la main dominante

Définition :
saisir, ramasser avec la main dominante. Etre capable de saisir et utiliser la préhension, quelle qu’elle soit, globale ou fine.

Inclusion :
ce qui précède l’action et la globalité du mouvement du bras nécessaire à l’action : chercher à prendre, tendre les mains et les bras pour saisir, viser et approcher la main de l’objet, attraper, porter, lâcher …

Exclusion :
savoir utiliser un objet, coordination bimanuelle, porter des charges en marchant, avoir des activités de motricité fine (coordination oculomotrice ou visiomotrice).

Avoir la préhension de la main non dominante

Définition :
saisir, ramasser avec la main non dominante. Etre capable de saisir et utiliser la préhension, quelle qu’elle soit, globale ou fine.

Inclusion :
ce qui précède l’action et la globalité du mouvement du bras nécessaire à l’action : chercher à prendre, tendre la main et le bras pour saisir, viser et approcher la main de l’objet. Attraper, porter, lâcher …

Exclusion :
savoir utiliser un objet, coordination bi manuelle, porter des charges en marchant, avoir des activités de motricité fine (coordination oculomotrice ou visiomotrice).

Avoir des activités de motricité fine

Définition :
manipuler de petits objets, les saisir et les lâcher avec les doigts (et le pouce) avec une ou deux mains.

Inclusion :
coordination occulo ou visiomotrice, manipuler les pièces de monnaie, tourner une poignée de porte.

exclusion :
Coordination bi manuelle, soulever et porter, ramasser et saisir des objets.

Se laver

Définition :
laver et sécher son corps tout entier, ou des parties du corps, en utilisant de l’eau et les produits ou méthodes appropriées comme prendre un bain ou une douche, se laver les mains et les pieds, le dos, se laver le visage, les cheveux, et se sécher avec une serviette.

Exclusion :
rester debout, prendre soin de sa peau, de ses ongles, de ses cheveux, de sa barbe, se laver les dents.

Assurer l’élimination et utiliser les toilettes

Définition :
prévoir et contrôler la miction et la défécation par les voies naturelles, par exemple en exprimant le besoin, et en réalisant les gestes nécessaires.

Inclusion :
se mettre dans une position adéquate, choisir et se rendre dans un endroit approprié, manipuler les vêtements avant et après, et se nettoyer.

Coordonner, planifier et apporter les soins nécessaires au moment des menstruations, par exemple en les prévoyant et en utilisant des serviettes hygiéniques.

S’habiller/ se déshabiller

Définition :
effectuer les gestes coordonnés nécessaires pour mettre et ôter des vêtements et des chaussures dans l’ordre et en fonction du contexte social et du temps qu’il fait.

Inclusion :
préparer des vêtements, s’habiller selon les circonstances, la saison.

Exclusion :
mettre des bas de contention, mettre une prothèse.

Prendre ses repas (manger et boire)

Définition :
coordonner les gestes nécessaires pour consommer des aliments qui ont été servis, les porter à la bouche, selon les habitudes de vie culturelles et personnelles.

Inclusion :
couper sa nourriture, mâcher, ingérer, déglutir, éplucher, ouvrir.

Exclusion :
préparer des repas, se servir du plat collectif à l’assiette, les comportements alimentaires pathologiques.

Parler

Définition :
produire des messages faits de mots, de phrases et de passages plus longs porteurs d’une signification littérale ou figurée comme exprimer un fait ou raconter une histoire oralement.

Exclusion :
produire des messages non verbaux.

Entendre (percevoir les sons et comprendre)

Définition :
percevoir les sons et comprendre la signification littérale et figurée de messages en langage parlé, comme comprendre qu’une phrase énonce un fait ou est une expression idiomatique.

Inclusion :
traitement de l’information auditive par le cerveau.

Voir (distinguer et identifier)

Définition :
percevoir la présence de la lumière, la forme, la taille, le contour et la couleur du stimulus visuel.

Inclusion :
traitement de l’information visuelle par le cerveau.

Utiliser des appareils et techniques de communication

Définition :
utiliser des appareils, des techniques et autres moyens à des fins de communication.

Inclusion :
utilisation d’appareils de communication courants tels que téléphone, télécopieur (fax), ordinateur.

Exclusion :
utilisation d’appareils de communication spécifiques tels que téléalarme, machine à écrire en braille, appareil de synthèse vocale, puisque l’activité est envisagée sous l’angle de la capacité fonctionnelle, sans aide technique, dans un environnement normalisé.

S’orienter dans le temps

Définition :
être conscient du jour et de la nuit, des moments de la journée, de la date, des mois et de l’année.

Inclusion :
connaître la saison, avoir la notion du passé et de l’avenir.

Exclusion :
être ponctuel.

S’orienter dans l’espace

Définition :
être conscient de l’endroit où l’on se trouve, savoir se repérer.

Inclusion :
connaître la ville, le pays où l’on habite, la pièce où l’on se trouve, savoir se repérer y compris lors de déplacements (même lors de trajets non stéréotypés).

Gérer sa sécurité

Définition :
effectuer les actions, simples ou complexes, et coordonnées, qu’une personne doit accomplir pour réagir comme il le faut en présence d’un danger.

Inclusion :
éviter un danger, l’anticiper, réagir, s’en soustraire, ne pas se mettre en danger.

Exclusion :
prendre soin de sa santé (assurer son confort physique, son bien-être physique et mental, avoir un régime approprié, avoir un niveau d’activité physique approprié, se tenir au chaud ou au frais, avoir des rapports sexuels protégés …).

Maîtriser son comportement dans ses relations avec autrui

Définition :
maîtriser ses émotions et ses pulsions, son agressivité verbale ou physique dans ses relations avec autrui, selon les circonstances et dans le respect des convenances. Entretenir et maîtriser les relations avec autrui selon les circonstances et dans le respect des convenances, comme maîtriser ses émotions et ses pulsions, maîtriser son agressivité verbale et physique, agir de manière indépendante dans les relations sociales, et agir selon les règles et conventions sociales.

Inclusion :
comportement provoqué ou induit par un traitement ou une pathologie, y compris repli sur soi et inhibition.

2. Détermination du niveau des difficultés

Cinq niveaux de difficultés sont identifiés :

0-Aucune difficulté :
La personne réalise l’activité sans aucun problème et sans aucune aide, c’est-à-dire spontanément, totalement, correctement et habituellement.

1-Difficulté légère (un peu, faible) :
la difficulté n’a pas d’impact sur la réalisation de l’activité.

2-Difficulté modérée (moyen, plutôt) :
l’activité est réalisée avec difficulté mais avec un résultat final normal. Elle peut par exemple être réalisée plus lentement ou en nécessitant des stratégies et des conditions particulières.

3-Difficulté grave (élevé, extrême) :
l’activité est réalisée difficilement et de façon altérée par rapport à l’activité habituellement réalisée.

4-Difficulté absolue (totale) :
l’activité ne peut pas du tout être réalisée sans aide, y compris la stimulation, par la personne elle-même. Chacune des composantes de l’activité ne peut pas du tout être réalisée.

Une activité peut être qualifiée de  » sans objet «  lorsque cette activité n’a pas à être réalisée par une personne du même âge sans problème de santé.
Pour les adultes, cela concerne l’activité  » faire ses transferts « .
Pour les enfants, peut être qualifiée de  » sans objet « , chacune des activités qu’un enfant du même âge sans problème de santé ne réalise pas compte tenu des étapes du développement habituel.

La détermination du niveau de difficulté se fait en référence à la réalisation de l’activité par une personne du même âge qui n’a pas de problème de santé.
Elle résulte de l’analyse de la capacité fonctionnelle de la personne, capacité déterminée sans tenir compte des aides apportées, quelle que soit la nature de ces aides.
La capacité fonctionnelle s’apprécie en prenant en compte tant la capacité physique à réaliser l’activité, que la capacité en termes de fonctions mentales, cognitives ou psychiques à initier ou réaliser l’activité. Elle prend en compte les symptômes (douleur, inconfort, fatigabilité, lenteur, etc.), qui peuvent aggraver les difficultés dès lors qu’ils évoluent au long cours.

Pour chaque activité, le niveau de difficulté s’évalue en interrogeant quatre adverbes, pour évaluer la manière dont la personne est en capacité de réaliser l’activité. Cette approche permet de prendre en compte les difficultés, quel que soit le type d’altération de fonction présentée, qu’il s’agisse d’une altération d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant.

Les adverbes à interroger successivement sont les suivants :

1. Spontanément (qui se produit de soi-même, sans intervention extérieure) :
la personne peut entreprendre l’activité de sa propre initiative, sans stimulation de la part d’un tiers, sans rappel par une personne ou un instrument de l’opportunité de faire l’activité.

2. Habituellement (de façon presque constante, généralement) :
la personne peut réaliser l’activité presque à chaque fois qu’elle en a l’intention ou le besoin, quasiment sans variabilité dans le temps lié à l’état de santé ou aux circonstances non exceptionnelles et quel que soit le lieu où la personne se trouve.

3. Totalement (entièrement, tout à fait) :
la personne peut réaliser l’ensemble des composantes incluses dans l’activité concernée.

4. Correctement (de façon correcte, exacte et convenable, qui respecte les règles et les convenances) :
la personne peut réaliser l’activité avec un résultat qui respecte les règles courantes de la société dans laquelle elle vit, en respectant les procédures appropriées de réalisation de l’activité considérée, dans des temps de réalisation acceptables, sans inconfort ou douleur et sans efforts disproportionnés. L’adverbe correctement peut être apprécié du point de vue de la méthode (respect des procédures, temps de réalisation, confort, absence de douleur) ou du point de vue du résultat (acceptable en fonction des règles sociales).

Concernant les enfants, il est nécessaire de faire référence aux étapes du développement habituel d’un enfant, définies par arrêté du ministre chargé des personnes handicapées.

3. Détermination personnalisée du besoin de compensation

Pour déterminer de manière personnalisée les besoins de compensation, quel que soit l’élément de la prestation, il convient de prendre en compte :

a) Les facteurs qui limitent l’activité ou la participation (déficiences, troubles associés, incapacités, environnement) ;

b) Les facteurs qui facilitent l’activité ou la participation : capacités de la personne (potentialités et aptitudes), compétences (expériences antérieures et connaissances acquises), environnement (y compris familial, social et culturel), aides de toute nature (humaines, techniques, aménagement du logement, etc.) déjà mises en oeuvre ;

c) Le projet de vie exprimé par la personne. »

Vous pouvez lire également les articles suivants :

Sites Internet conseillés :

Soyez le premier à commenter cet article

Laisser un commentaire