La fièvre des soudeurs résulte de l’inhalation de particules ultra-fines qui créeent une inflammation pulmonaire.

Encore appelée fièvre des fondeurs, fièvre des zingueurs, fièvre des braseurs, ou metal fever dans les pays anglo-saxons, cette pathologie connue depuis le début du siècle dernier, résulte de l’inhalation de particules d’oxyde de zinc ZnO, de très petite dimension, mais également d’oxyde de cuivre CuO et d’oxyde de magnésium, MgO.

Fièvre des fondeurs et expositions professionnelles
Diagnostic de la fièvre des soudeurs
Traitement
Mécanisme de la fièvre des soudeurs

Fièvre des fondeurs et expositions professionnelles

La fièvre des soudeurs est la pathologie respiratoire aigue la plus répandue chez les soudeurs:
Elle provient de l’inhalation d’oxyde de zinc, mais également de fumées à base de cuivre,magnésium, ou cadmium.

Cette fièvre des fondeurs survient après certaines opérations au cours desquelles les ouvriers ont respiré les fumées émises :

  • soudage.
  • galvanisation.
  • travaux de fonderie

Diagnostic de la fièvre des soudeurs

Symptômes

Environ 4 heures après l’exposition survient le malaise :

  • soif,
  • toux sèche,
  • sècheresse de la gorge,
  • goût métallique,
  • salive produite en excès,
  • nausées,
  • maux de tête,
  • transpiration,
  • fatigue,
  • douleurs dans les membres,
  • douleurs thoraciques,
  • dyspnée sans sibilance.
  • La température dépasse rarement 39°.
  • Augmentation des globules blancs de type neutrophile.

A noter que ces fumées d’oxyde de zinc ont été par ailleurs à l’origine de véritables asthmes professionnels, urticaire, oedème de Quincke.

Lors d’un épisode de fièvre des soudeurs : la guérison survient en 24 à 48 heures, le salarié peut reprendre son travail, ne présente aucune séquelles.

En cas d’exposition répétée à ces fumées d’oxyde de zinc :
l’organisme du soudeur développe une tolérance, qui disparaît très rapidement si ce salarié n’est plus exposée aux fumées d’oxyde de zinc.
Ce qui explique que le salarié est plus sensible lorsqu’il reprend son travail en début de semaine :
on parle de «fièvre du lundi matin».

Examens paracliniques

  • La radiographie des poumons peut mettre mettre en évidence des opacités discrètes et bilatérales.
  • Le lavage broncho-alvéolaire peut mettre en évidence une accumulation de polymorphonucléaires neutrophiles.

Le diagnostic de fièvre des soudeurs est confirmé par l’excrétion urinaire accrue de zinc.

Traitement

Il est purement symptomatique : repos, traitement contre la douleur.

Par le passé la consommation de lait était recommandée, l’efficacité de cette mesure n’a jamais été prouvée, néanmoins, elle est encore utilisée par certains ouvriers.

Mécanisme de la fièvre des soudeurs

L’inhalation de particules ultra-fines de zinc est à l’origine d’une inflammation pulmonaire :
l’hypothèse la plus plausible sur le mécanisme de cette affection met en jeu une réponse cellulaire de type inflammatoire sous l’action des oxydes métalliques.

Une augmentation du nombre des macrophages et des polynucléaires neutrophiles est constatée dans le liquide de lavage broncho-alvéolaire des personnes exposées à ces fumées.

Les macrophages activés libéreraient des cytokines, médiateurs de l’inflammation avec un rôle majeur du TNF-alpha dans la réponse initiale, relayée ensuite par les interleukines IL-6 et IL-8.
Diverses études laissent à penser que la TLV actuelle de 5 mg/m3 n’est pas adpatée et que la concentration sans effet se situe entre 0,5 et 5 mg/m3.

Concentration de ZnO susceptibles de provoquer une fièvre des fondeurs

Pour les fumées de ZnO

  • Aux Etats Unis :
    • TLV-TWA est de 5 mg/m3, et 10 mg/m3 pour les poussières totales de ZnO.
  • En France :
    • VME 5 mg/m3 et 10 mg/m3 pour les poussières totales d’oxyde de zinc.

Le soudage est une activité considérée comme dangereuse en raison des risques chimiques, mais également des risques physiques: brûlures, radiations, bruits, postures de travail inconfortables.

La nature des risques chimiques varie avec la composition des fumées qui dépend elle même de la pièce à usiner, de la technique employée et de l’environnement du poste de travail.
Les effets sur le système immunitaire, à la fois au plan respiratoire et cutané sont admis.

Néanmoins des études complémentaires doivent encore être conduites pour préciser le rôle et la toxicité des particules ultra-fines en fonction des procédés de soudage, afin de mieux adapter les dispositifs de protection et les mesures de prévention.

Les informations figurant dans cet article sont extraites du livre:
«Les nanoparticules: un enjeu majeur pour la santé au travail?»
sous la direction de Benoît Hervé-Bazin,
INRS, édition EDP sciences, 2007.



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