Dois-je acheter un défibrillateur automatisé externe pour mon entreprise ?

De nombreux employeurs posent cette question au médecin du travail de leur entreprise. Nous avons donc interrogé le Docteur Gilbert Prost, ex Samu de Lyon, actuellement médecin du travail pour connaître son avis.

Défibrillateur Automatise Externe, DAE et santé au travail :  au plan réglementaire et à ce jour

Défibrillateur automatisé externe, DAE

  • L’utilisation d’un DAE est autorisée à toute personne même non secouriste (Public Access).
  • Il n’existe aucune obligation de posséder dans une entreprise ce type d’appareil.
  • Le médecin du travail est  juge de l’opportunité de sa mise en place en fonction de l’étude des risques qu’il a réalisée et/ou de la taille de l’entreprise, de la présence de SST, Sauveteurs secouristes du travail, d’infirmier(e), etc

Recommandations

En pratique pour nous, médecins du travail, qui intervenons avec des acteurs identifiés, connus et dont nous assurons l’encadrement, Gilbert Prost recommande les éléments suivants.

Une remise à niveau en secourisme

MCE, Massage cardiaque externe, plus ou moins associé à la ventilation selon les critères des Sociétés savantes françaises et européennes (ERC, SFMU, etc), car l’intérêt du DAE est lié à  l’alerte précoce des secours (téléphoner au 15  ou au 18),  la RCP, Réanimation cardio-pulmonaire est toujours indiquée et corrélée à la survie.

Une formation spécifique,

Une formation courte d’une durée inférieure ou égale à 1/2 journée , pour les personnels qui auront à l’utiliser avec un appareil d’exercice du même type que celui qui sera mis en place,bien que l’utilisation soit très simple.
Des entreprises ont aussi assuré une information de l’ensemble des autres personnels  au cas ou les SST ne pourraient intervenir rapidement.

L’achat d’un DAE de type DSA (défibrillateur semi-automatique),
Acheter un défibrillateur semi-automatique, DSA, c’est à dire un défibrillateur où l’envoi du choc électrique nécessite une action volontaire du sauveteur qui peut ainsi prendre en compte :

  • les conditions de sécurité propres à son entreprise (risque d’explosion par exemple),
  • témoin en contact avec la victime, risque de court circuit,
  • et aussi en cas  de défaillance de l’intelligence artificielle du système chargé d’analyser l’activité électrique (: brouillage par un dispositif électronique type téléphone portable ou autre).

Dans ces cas, le défibrillateur pourrait proposer un choc, alors qu’à l’évidence la victime bouge ou respire, ce que l’on ne peut pas écarter.

Dans l’état actuel des connaissances scientifiques, il parait préférable d’acheter un DAE avec courbe de décharge bi phasique, avec possibilité de régler ultérieurement, selon les « recommandations scientifiques présentes et à venir » :
le nombre des chocs,
le niveau de l’intensité des chocs,
la durée des séquences.

L’établissement d’une procédure par le médecin du travail

  • Une procédure d’implantation :
    malgré les risque « d’emprunt « les DAE doivent êtres facilement accessibles dans un endroit connu de tous.
  • Une procédure de mise en œuvre :
    quand, par qui,
    comment : bilan, alerte,RCP,DAE
    compte rendu, analyse des enregistrements après utilisation.
  • Une procédure de maintenance :
    surveillance des autotests journaliers du DAE, renouvellement des consommables (électrodes, batteries..)



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